Ça devait arriver. Avec un intitulé pareil, le ministère d’Arnaud Montebourg n’a pas fini d’essuyer moqueries et lapsus. ême le Journal officiel a commis une boulette en annonçant la création du ministère du Redressement « progressif » (ce qui serait déjà une belle performance) au lieu de Redressement « productif ». On pourrait décliner les dérapages à l’infini, du plus dramatique (Abaissement réductif) au plus poétique (Réjouissement contemplatif). Il faut dire qu’il l’a bien cherché, notre nouveau ministre de tutelle, en choisissant à son périmètre industriel une appellation qui fleure bon la faucille et le marteau. Au-delà des messages idéologiques, qu’a donc à gagner le tourisme dans les nouveaux méandres des six maroquins installés à Bercy ? Il faudra jouer des coudes pour se faire une place et gagner les faveurs du Cyrano des haut-fourneaux, plus préoccupé, a priori, de sauver la production de métaux lourds en se jouant des peaux de banane, que de booster l’évanescence apparente des métiers de service. À moins que les filières intangibles, aussi légères soient-elles (des trucs futiles comme les loisirs et les déplacements professionnels), ne se rappellent vite à son bon souvenir, comme autant d’occasions concrètes d’arracher quelques dixièmes de point de croissance. C’est tout ce que l’on souhaite à Sylvia Pinel (Artisanat, Commerce, Tourisme) et Fleur Pellerin (PME-TPE, Innovation, Numérique), deux « bleues » des ministères, qui, espérons-le, feront de la jeunesse et de l’inexpérience des armes d’action et d’imagination massives. Le tourisme (6,4 % du PIB et potentiellement bien plus), le mérite. Rendez-vous après les législatives pour l’entrée dans le dur…