Le client n’est plus ce qu’il était. Il a changé le mois dernier, encore cette semaine et pas plus tard qu’hier. Blasé par sursollicitation, sceptique par principe, entré par hasard… quand il daigne pousser la porte d’une agence, physique ou virtuelle. C’est bien simple, un agent de voyages notoirement connu dans la profession nous confiait récemment, sous couvert d’anonymat : « Je colle des portraits de clients sur les murs de l’agence pour me souvenir à quoi ils ressemblent ». Glup ! Si l’humour est l’élégance du désespoir, on commence à rire jaune. Il faut dire que les modèles d’avenir ne courent pas les rues. Dès qu’un petit malin a une idée lumineuse pour ferrer l’acheteur volatil, le concept semble faire long feu. Voyez les ventes privées. L’une des rares inventions de la décennie dans le tourisme donnerait-elle déjà des signes de faiblesse ? Les pionniers veulent croire à la rançon du succès avec l’arrivée de nouveaux entrants, tentés de grignoter leurs parts de marché (lire p. 8 et 9). Pour être fixé sur la pérennité de l’aventure, on attend avec impatience les comptes 2011 de Voyage Privé, le champion de la catégorie, qui a doublé son chiffre d’affaires tous les ans sur les derniers exercices publiés, et affichait près de 10 M€ de résultat net fin 2010 pour un chiffre d’affaires de 22 M€… De quoi laisser rêveur. Combien de temps la martingale produira-t-elle ses fruits Effet de mode ou trouvaille durable : l’avenir le dira. Histoire de savoir s’il faut réinventer le métier chaque matin (un conseil, habituez-vous à cette option), ou si le client finira par revenir à ses premières amours, comme on retrouve un vieux jean… Sans doute un peu des deux.