Attachez vos ceintures, le secteur entre dans une zone de fortes turbulences… Maintes fois annoncé, le séisme semble cette fois sur le point de résonner à une magnitude inédite. Qui aurait prédit voici seulement un an que Thomas Cook France serait livré aux mains de « retourneurs d’entreprises » ? Un bien joli métier sans doute, que le nouveau tandem à la tête de la filiale française va s’appliquer à mettre en œuvre dans les plus brefs délais. Faut-il en conclure que le projet de vente, en bloc ou par appartements, emmené par Yves Martin, n’a pas donné les résultats escomptés par la maison mère ? Le nouvel état-major de TCF provient d’un cabinet, Prospheres, qui se targue sur son site Internet de « faire émerger rapidement un business model durable et rentable ». Des « turnaround managers », censés remplacer « les cadres dirigeants, qui reproduisent toujours les mêmes recettes et portent à bout de bras un système qui ne fonctionne plus ». Et tac. Des mesures drastiques de la dernière heure chez un mastodonte historique, qui a accusé en 2011 une perte nette de 191 M€ (dont 142 M€ pour dépréciation de fonds de commerce). Le choc fait écho au ramdam créé cette semaine par un nouvel acteur, Voyages en Direct.com, qui prétend jouer les agitateurs (lire p. 27) en prédisant la mort des TO traditionnels. Un pavé dans la mare téléguidé, qui a plus vocation à faire la pub de l’inélégant qu’à réellement secouer le cocotier. Certes le constat est là : les modèles doivent changer et vite. Mais les nouveaux entrants n’ont pas le monopole de l’innovation. Certains acteurs prétendument « ? archaïques ? » ont pris le chantier à bras-le-corps (voir p. 14 à 19) et font valoir leurs atouts. C’est sûr, ça va secouer. Mais pas seulement pour le pire…