Si vous comptez parmi les derniers Français étanches à la vague de lose qui s’abat sur le pays, on vous recommande chaudement la lecture du PLF 2013 (le Projet de loi de finances, pas le Plan de libération de la femme). Pour deux bonnes raisons : 1) nul n’est censé ignorer la loi ; 2) nul n’est censé rester zen quand la France entière s’apprête à sombrer dans le flip (proverbe gaulois). D’abord, installez-vous confortablement dans un canapé moelleux (s’il a été saisi, un tabouret fera l’affaire). Préparez quelques munitions : tomates cerises Dukan-compatibles ou chips gorgées d’huile de palme (ces détails diététiques n’auront bientôt plus d’importance). Débutez la lecture. Aux puristes, on conseille la version originale de 206 pages tapées par la seule assistante de Bercy qui ne connaît pas la fonction « gras » dans Word. Aux flemmards, on réserve la synthèse PowerPoint de 8 pages assortie de jolis graphiques rouges et noirs (« En rouge et noir/J’exilerai ma peur/J’irai plus haut que ces montagnes de douleur/En rouge et nooaaaaar… »). En revanche, si vous venez d’éplucher les simulations d’impôts pour les particuliers parues dans la presse cette semaine, faites une pause. Gay ou hétéro, pacsé ou séparé, blond ou brun, 12 moutards à charge ou sans enfant, vous avez découvert que vous sautez de tranche. Du coup, le PLF 2013, c’est comme une chanson de Calogero, on a hâte d’arriver au bout. Allez, comme on est sympa, on vous résume la situation : à la ligne « Développement des entreprises et du tourisme », le budget passe de 1,03 Md€ à 838 M€. « En noir et noir/Lalalalala… »