« J’suis blanc comme un linge/Je descends du singe »… En zappant sur les fréquences musicales pour échapper aux nouvelles déprimantes des chaînes infos, la rengaine de Marc Lavoine nous rappelle en boucle à nos origines. La théorie de l’évolution, ça ne vous dit rien ? Le plus désagréable dans les travaux de Darwin, c’est le chapitre « sélection naturelle ». Pour un Homo sapiens qui a su s’adapter, combien d’espèces disparues ? Ce n’est pas que le Tyrex nous manque beaucoup, mais que dire du gentil raphus cucullatus (pour ceux qui n’ont pas fait option latin : le dodo, quoi), azimuté pour cause d’ailes atrophiées ? La faute à pas de bol. Si le gros volatile avait lu les thèses du biologiste anglais (certes, il a disparu avant), il se serait trans-for-mé. Il aurait fait un effort pour se laisser pousser un peu plus d’envergure, genre aigle royal. Mais non, il a préféré finir grillé au barbecue par une horde de colons nouvellement débarqués et affamés. Du coup, pour éviter une autre hécatombe, on est tenté de lancer un cri d’alarme au touroperatus classicus et à l’agencia traditionalis. Attention ! Un nouvel écosystème emmené par une espèce redoutable, la plateformica receptiva, est en train de déferler dans le milieu ambiant. Un prédateur spécialisé dans l’élimination de certains maillons de la chaîne des intermediatis touristicus, et qui plaît beaucoup aux essaims de vulgum voyagis (lire notre enquête d’actualité p. 24 à 27). Se raccourcir les pattes, se laisser pousser le bec ou s’inventer des plumes… Va falloir trouver le truc. Darwin, si tu nous entends : help !