Louis Gallois est un type formidable. Cet énarque, diplômé d’HEC, ancien patron de la SNCF, d’EADS, d’Airbus… se doutait-il que sa plus grande réussite, la plus étonnante, surviendrait le 6 novembre 2012 ? Ce jour-là, Louis Gallois a réussi quelque chose de rare, voire d’inédit : mettre (plus ou moins) d’accord Laurence Parisot, patronne du Medef, et François Chérèque, de la CFDT.
Rare, n’est-ce pas ? Bien sûr, personne n’a sauté de joie à la lecture des 35 mesures qu’il préconise pour relancer la compétitivité des entreprises françaises. Faut pas exagérer. Mais la plupart des organisations trouvent son Pacte de compétitivité, dont deux tiers des propositions ont été reprises par le gouvernement, « raisonnable ». L’accouchement aura été difficile, il faut l’avouer : Louis Gallois prônait un « choc », ce ne sera finalement qu’un « pacte », un peu moins ambitieux. Mais Jean-Marc Ayrault martèle à qui veut l’entendre que les allégements de charge des entreprises représenteront, dès 2013, une baisse de 6 % du coût du travail pour les salaires jusqu’à 3 500 € bruts mensuels environ. Une bonne nouvelle pour les entreprises, même si la mise en œuvre de ces allégements sera plus compliquée que prévu (sous forme de crédit d’impôts), et que certains dénoncent déjà une nouvelle usine à gaz. Quant aux impôts, le Premier ministre jure ses grands dieux qu’il n’y aura rien de changé en 2013. Ça, ça tombe plutôt bien pour le tourisme : voilà des mois qu’on explique ici et là que les Français attendent, pour dépenser et prévoir leurs vacances, de savoir à quelle sauce ils vont être mangés. Maintenant, on sait. Alors, on voyage ?