Le diagnostic est imparable, il faut maintenant choisir le remède et définir la méthode. Chez Fram, personne ne discute la nécessaire mise en place de mesures pour éponger les pertes dans les plus brefs délais. Reste à savoir quelle sera l’ampleur du plan de restructuration à venir, et surtout la capacité des nouveaux dirigeants à fédérer les équipes derrière un projet. Comme chez Thomas Cook France en septembre dernier, confié (livré ?) à un cabinet de managers, Prospheres, se qualifiant eux-mêmes de « retourneurs d’entreprises », c’est au tour de Fram d’entrer dans le club des groupes passés sous le contrôle de spécialistes des « opérations de sauvetage ». Cette fois, c’est Zalis qui s’y colle, un autre cabinet d’experts de la « rupture », également adepte du « retournement ». Selon Daniel Cohen, inconnu dans l’industrie du voyage, et désormais président du directoire de Fram, le défi dans pareille situation consiste à créer « une équipe soudée qui devra tenir un calendrier défini »*. Il reconnaît au passage qu’il est « parfois délicat d’équilibrer correctement la planification des ressources disponibles dans un cadre où le budget est forcément limité ». Et de marteler comme un leitmotiv que « la gestion des risques est un axe majeur de l’opération de sauvetage », impliquant de les identifier, de les hiérarchiser, quitte à réévaluer chaque semaine « les priorités d’actions ». Sur le papier, ça a l’air joli. Dans les faits, à l’annonce de la nouvelle gouvernance de Fram, on identifie à chaud un premier risque : celui de passer du tout affectif au tout financier. Et de casser définitivement la machine… Quant aux « retourneurs ». de Thomas Cook France, on attend toujours leur feuille de route. Dans un cas comme dans l’autre, on aimerait bientôt pouvoir décrypter des exemples de « retournement ». réussi.
*Des propos tirés d’une chronique parue dans Décideurs.