Résilience : « Se dit de ce qui présente une résistance aux chocs », précise le Larousse. À l’origine utilisé pour définir la faculté de certains métaux à retrouver leur forme initiale après un impact, le concept fait son chemin depuis plusieurs années en psychologie, sous l’impulsion de Boris Cyrulnik. Le neurologue-psychiatre explique qu’un individu sécurisé affectivement dans les premiers mois de sa vie serait doté d’une capacité accrue à dépasser un traumatisme. Compte tenu du contexte mondial quelque peu, disons, instable, l’idée fait aussi florès en économie. Le Forum économique mondial (World Economic Forum), qui s’est réuni comme chaque année fin janvier à Davos, y consacre même un chapitre dans son rapport sur les risques planétaires. Une façon d’introduire un peu d’espoir dans ce pavé de 77 pages intitulé Global risks 2013, peuplé de graphiques de toutes les couleurs sur l’évolution des menaces économiques, environnementales, géopolitiques, sociétales et technologiques. Un truc à se tirer une balle dès le sommaire, car évidemment, toutes les flèches pointent vers le haut, à la fois en terme de probabilité (concrétisation des risques) et d’impact (une fois le risque concrétisé). Les crânes d’œufs de Davos nous livrent donc leurs tuyaux pour se montrer résilient, à l’échelle d’une nation ou d’une entreprise, à l’aide de mignons petits dessins sur le RPE (Resilience Practices Exchange): en bon français, l’échange de bonnes pratiques. À terme, l’idée est même d’élaborer un classement mondial du niveau de résilience des États. Du coup, on se prend à rêver que l’Égypte et la Tunisie (et on pourrait citer bien d’autres pays) puisent dans leur histoire les éléments sécurisants nécessaires à surmonter les épreuves. Monsieur Cyrulnik, est-ce que descendre des Pharaons et des Carthaginois ça compte pour se reconstruire ?