Elles s’appellent Mouna, Amel, Rym, Wafa, Nour, Sonia, Nadaa, Sihem, Raoudha, Aïda, Soulefa, Monia, Zohra… Elles ont entre 30 et 60 ans et aspirent toutes à un même idéal : s’épanouir dans leur métier et participer activement au développement économique de leur pays, la Tunisie. Alors que nous célébrons la Journée internationale de la femme, Tour Hebdo tient à manifester son soutien aux femmes tunisiennes en général, et à celles qui œuvrent au redressement du tourisme en particulier, dans une enquête réalisée à Tunis par Élodie Auffray, notre correspondante sur place depuis deux ans (lire p. 20 à 23). Deux ans que nous consacrons une « chronique tunisienne » régulière aux initiatives d’une industrie touristique qui représentait, avant la révolution, 7 % du PIB, 12 % des emplois et accueillait près de 1,4 million de touristes français. Loin de nous la tentation d’éprouver la moindre nostalgie pour l’époque Ben Ali, quand bien même les visiteurs y évoluaient sans craindre la montée d’un salafisme hostile au mode de vie occidental. L’ère Ben Ali est bel et bien révolue, et avec elle l’instrumentalisation de l’image de la femme tunisienne, alibi d’un régime autoritaire et corrompu, soucieux de se poser en rempart contre l’islamisme pour mieux plaire à ses alliés. Ce n’est pas un hasard si l’une des femmes interviewées par Tour Hebdo rappelle l’historique d’un statut acquis sous Bourguiba. Et, elle le dit tout net : « Les droits que la femme tunisienne a obtenus, elle ne les lâchera pas facilement ». Une autre martèle que les femmes sont « tellement ancrées dans le milieu professionnel qu’il est impossible de se passer d’elles ». Dans le tourisme comme ailleurs. S’il n’est plus question de jouer les fairevaloir d’un despote, il est inconcevable de glisser dans l’ombre d’un parti aux aspirations archaïques. À bon entendeur…