Quand deux rivières se rencontrent, nul ne connaît la couleur du futur fleuve. Proverbe chinois fumeux ? Non, modeste fruit des dix jours de déconnexion estivale de votre “serviteuse” ! À ceux qui me conseilleraient de repartir en vacances d’urgence, je tenterais d’opposer un petit plaidoyer sur la rencontre effective de deux mondes. L’ancien (celui d’avant Internet, souvent qualifié de « traditionnel ») et le nouveau (celui qui raisonne en bits, autrement dit le Web). Jusqu’ici, les derniers réfractaires des deux camps pensaient pouvoir vivre l’un sans l’autre, dans une sorte d’univers parallèle, les premiers mettant des cierges pour qu’un astéroïde vienne modifier le cours de l’histoire, les seconds convaincus de leur victoire finale. Eh bien comme toujours, ce n’est pas si simple. Étant donné que rien ne se perd, rien ne se crée mais tout se transforme (vague souvenir des cours de chimie), les uns se disent qu’ils ne sont pas complètement foutus, et les autres qu’ils feraient bien de ne pas trop la ramener quand même. Bref, il y a encore de la marge pour les croisements. Lorsqu’il utilise bien la techno, même la plus simple (le bon vieux téléphone ! Lire p. 38-39), l’acteur traditionnel a toutes ses chances, comme le prouve Voyageurs du Monde. C’est aussi le constat d’une étude britannique de Travel Weekly sur les avantages concurrentiels du modèle de conseiller voyage (p. 18) que l’on dit has been, mais que les clients espèrent comme le messie ! À condition qu’il ait fait sa mue… et qu’on ne l’appelle plus « agent de voyages ». Le nouveau président du Snav, qui veut frapper fort pour son entrée en scène, se lance d’ailleurs un défi : transformer l’image de cet « AGV » et lui trouver un nouveau nom (lire p. 14 à 17). En attendant, pendant les travaux les affaires continuent, avec votre rendez-vous de septembre : le Baromètre des fournisseurs notés par les… AGV. Promis, on réfléchit nous aussi à un nouveau titre pour l’an prochain. Bonne rentrée !