Après le deuil, la vie reprend ses droits. Il le faut. Pour tous ceux qui ont été fauchés ce 13 novembre, ceux qui garderont dans leur chair les stigmates des attentats, ceux qui n’arriveront pas à en effacer les images… Reprendre une vie normale pour contrer le funeste projet de ces apôtres de la terreur, de ces ennemis de la liberté. Une vie comme avant ? Pas tout à fait. D’abord il faudra lutter contre la peur. Car la menace, encore diffuse avant ce tragique vendredi, s’est matérialisée de la façon la plus abjecte qui soit. Après 70 ans de paix, la prise de conscience est générale que la barbarie peut s’installer à nouveau sous nos latitudes. Nos mentalités s’en trouveront-elles sensiblement modifiées ? C’est à espérer. Si rien ne justifie les attaques terroristes, le fait qu’elles frappent à nos portes nous oblige à revoir notre grille de lecture du monde. Au-delà de la riposte immédiate et de la volonté « d’éradiquer Daesh », comme le formulent nos responsables politiques, il est plus que temps de changer nos modes de vie. Alors que s’ouvre à Paris la COP21 (code pour COnference of Parties, autrement dit la conférence des participants au sommet sur l’environnement), de plus en plus de chercheurs voient dans le réchauffement climatique, si ce n’est une cause, du moins un terreau fertile au développement du terrorisme, en particulier dans les zones instables comme le Moyen-Orient et l’Afrique. Énergies renouvelables, développement économique durable, maintien de la paix… tout est lié. Et le tourisme dans tout ça ? Il est au cœur de ces mutations géopolitiques et climatiques. Ces deux menaces risquent de modifier en profondeur la carte des destinations, et de faire vaciller des pans entiers de l’économie mondiale. Plus que jamais, les consommateurs devront choisir en leur âme et conscience. Consommer, que l’on parle de se nourrir, de se loger, de voyager, de se divertir, est un acte militant. La carte de crédit comme arme de guerre, pour un monde plus responsable…