Alors que la majorité peine à trouver de quoi positiver son bilan, il faut reconnaître à François Hollande un mérite : celui d’avoir tenu une non-promesse en faisant du tourisme une priorité nationale. À la surprise générale, alors qu’il n’avait pas évoqué le secteur de toute sa campagne électorale, le président de la République s’est révélé sur le tard, plus d’un an après son accession à l’Élysée, un ardent défenseur de la cause touristique. Fin août 2013, l’expression était lâchée : « Tourisme, grande cause nationale ! » Évidemment, au début, ça a fait tiquer. Et pourtant, le marasme économique expliquait le sérieux de l’affaire : on redécouvrait l’un des (rares) secteurs dont la balance des paiements est positive et les emplois (2 millions directs et indirects) non délocalisables. De quoi se mettre du baume au cœur, sur les conseils avisés de Laurent Fabius. La suite, on la connaît : loin de faire pschitt, les déclarations sont suivies d’effet par le ministre des Affaires étrangères, qui réclame, c’est une première, d’intégrer le secteur dans l’escarcelle du Quai d’Orsay, et lance des chantiers pour structurer la filière… En bon communiquant, il a aussi le sens du symbole : l’objectif sera officiellement d’atteindre le chiffre rond de 100 millions de touristes internationaux d’ici 2020. Déjà ambitieux avant les attentats de novembre, ce cap l’est encore plus aujourd’hui. Il implique en effet entre 3 % et 4 % de croissance annuelle, alors que la destination peinait à passer la barre des 2 % avant le 13 novembre, et a clos 2015 sur un petit + 0,9 %, plombé par un mauvais quatrième trimestre. Mais passé le coup de frein que l’on espère conjoncturel, la tendance de fond est là et le secteur s’organise pour développer et rénover l’offre, la mettre en scène et la commercialiser. Tour Hebdo passe en revue une dizaine de pistes pour faire du réceptif un axe de développement de votre activité (p. 34 à 41), et décrypte dans une autre enquête (p. 18 à 21) les dispositifs de financement dédiés au secteur (pas réservés au tourisme réceptif d’ailleurs). Grande cause, mine d’or (dixit Fabius), trésor (Ayrault)… À vous de jouer !