Alors que les couvertures « Spécial ventre plat » et « Des cuisses en béton sur la plage » vont bientôt envahir les kiosques, les professionnels du tourisme ont déjà la tête bien tournée vers l’été. D’autant qu’avec les week-ends d’élections d’avril à juin, ils ne s’attendent pas à un printemps fabuleux ! Cap donc sur juillet et août 2017 avec l’obsession de ne pas revivre l’hérésie de l’été dernier : ne plus avoir assez de stocks pour répondre aux demandes des clients ! Dans un secteur où la concurrence du direct gagne du terrain, il est indéniablement rageant de décevoir le client qui choisit de s’adresser à vous… Alors comment les pros préparent-ils l’été ? Comment ajustent-ils leurs stocks pour être en mesure de répondre à la demande sans devoir rogner sur leurs marges ? Peuvent-ils encore se diversifier sur le moyen-courrier ? C’est tout l’objet de notre enquête (pages 30 à 37) à l’heure où les nouvelles brochures estivales inondent les racks des agences. Sans vouloir vous spoiler, la marge de manœuvre n’est pas évidente pour se renouveler tout en gardant des standards de confort attendus par la clientèle française. Si certains opérateurs tentent (raisonnablement) quelques originalités en poussant l’axe des Balkans, il n’en reste pas moins que l’essentiel de la stratégie se fait par le pilotage des stocks sur les destinations « chouchou » des Français en été. Hic supplémentaire à gérer cette année : composer avec nos voisins allemands qui délaissent massivement la Turquie au profit de « nos » destinations (voir notre revue de presse, page 13) et qui ont tendance à réserver bien plus tôt que nous. Espérons que les TO aient réussi à sauvegarder assez de chambres… En tout état de cause, beaucoup d’inconnues en perspective et un sacré numéro d’équilibriste à réussir. Mais projetons-nous dans quelques mois. Imaginons que tous les hébergements espagnols, portugais, italiens ou encore grecs se révèlent full lorsque les Français se décideront à réserver leurs vacances, après avoir élu leur nouveau président (en espérant qu’ils ne se réveillent pas avec la gueule de bois, bien sûr), ils pourront toujours aller aux États-Unis. À chaque fois que l’on interroge les spécialistes de la destination, ils regrettent que les Français se voient ravir les hébergements bien situés dans les parcs nationaux par des clientèles plus promptes à réserver. Gageons que l’inquiétant Donald Trump aura dissuadé bon nombre de citoyens du monde de venir admirer cet été les trésors naturels du Grand Ouest. De quoi faire un peu de place aux Français ! N’oublions pas non plus la possibilité de sortir des sentiers battus, notamment en proposant de découvrir une région moins connue du Japon (voir notre reportage page 68 à 71). Certes, ce n’est pas le même budget… mais ça se tente. Quoi qu’il en soit, bon courage et bonnes ventes !