Il y a d’abord eu l’affaire Weinstein qui a provoqué un raz de marée. Mais grâce auquel les volontés se sont levées. Et la solidarité s’est renforcée. Depuis, un ouragan médiatique et social s’est emparé de la planète et a libéré la parole des femmes. Souvent pour le meilleur, mais, reconnaissons-le, également pour le pire avec des tribunes anti-harcèlement et des revendications à côté de la plaque… Pas toujours évident de trouver le juste équilibre.
Il y a ensuite eu le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, qui s’est transformée cette année en manifeste. Bonne nouvelle : entreprises et politiques lui ont donné une résonance inédite. Mais là encore, dérapage, quand certains ont oblitéré la dimension politique de l’événement pour en faire un simple prétexte publicitaire. Que dire, par exemple, de Brussels Airlines égrainant dans un communiqué de presse la liste des vols assurés par son personnel féminin en indiquant à chaque fois le prénom de chaque membre d’équipage, de la commandante Sofie à l’hôtesse Peggy… Difficile de faire plus sexiste… et de garder confiance.
Pour convaincre, pourtant, pas besoin d’en faire des tonnes. Il suffit de faire son mea culpa. Comme dans l’incroyable campagne #adpology organisée par une bande de publicitaires britanniques qui colle une raclée à tous les clichés véhiculés par la pub. Magnifique.
Ou encore agir, comme Easyjet (encore une compagnie aérienne) qui tente d’inverser les statistiques. Entre septembre 2016 et septembre 2017, 13 % de ses recrutements de pilotes ont concerné des femmes, contre 6 % seulement en 2015. Et alors que, selon une étude de l’International Society of Women Airline Pilots, seulement 4 % des pilotes sont aujourd’hui des femmes. La compagnie s’est même fixé comme objectif de confier, en 2020, 20 % des nouveaux postes à des femmes. De quoi révéler tout notre potentiel… et c’est bien là l’essentiel.
Ce ne sont pas les « Femmes du tourisme », 130 dirigeantes d’entreprise et dirigeantes institutionnelles, qui diront le contraire. Depuis 2005, elles luttent pour, entre autres, encourager l’accès des femmes aux postes traditionnellement occupés par des hommes et soutenir l’égalité salariale à poste équivalent. Et il en faut du courage, de l’audace et de la lucidité pour oser s’attaquer au sujet. Mais parions que les récompensées de l’année, Virginie Taittinger (présidente directrice générale de Virginie T.), Marie Lavandier (directrice du musée Louvre-Lens) et Agnès Webster (présidente du conseil d’administration de Fragonard Parfumeur) auront à cœur en 2018 de changer encore davantage les esprits. Car une chose est sûre, nous avons tous un rôle à jouer ! Ne l’oublions pas.