C’est l’histoire de deux territoires. Boracay aux Philippines et Maya Bay en Thaïlande… Des plages paradisiaques où le monde se montre sous son meilleur profil. Mais aussi des spots dégradés qui sont devenus le reflet d’une urgence vitale. De quoi rebooster la conscience green de n’importe quel électeur de Donald Trump. Pollution, embouteillages, constructions illégales… L’expansion incontrôlée du tourisme de masse a produit ici ce qu’il y a de pire. « Une fosse septique » géante pour Boracay comme l’a pointé le pugnace président philippin, Rodrigo Duterte. « Un écosystème entier fragilisé » pour Maya Bay comme l’a souligné Worapoj Lomlim, responsable thaïlandais du parc national de Koh Phi Pho.
Après l’euphorie, donc, la gueule de bois : fermeture temporaire des deux sites et touristes retoqués. Certes, on applaudit des deux mains. Mais ne sombrons pas non plus dans la naïveté. Car comment en est-on arrivé là ? Les raisons sont nombreuses pour expliquer ce mauvais film de science-fiction. Les autorités sont accusées d’avoir été incapables de préserver l’environnement. Les promoteurs, taxés de défigurer les îles. Et l’industrie touristique dans tout cela ? Sic. Impossible d’encaisser sans réagir. On vit un bouleversement. On sait que la planète souffre si durement qu’à continuer ainsi, sans rien changer à grande échelle, on va droit dans le mur. On ne peut donc qu’encourager ces décisions qui combattent les dérives du tourisme. Et s’engager. Mais sans clichés, s’il vous plaît !