C’est l’éternelle ritournelle. Les millennials ont une vie saine, un cœur gros comme ça et même pas peur de l’avenir. Et à en croire la tonne d’articles publiés dans la presse depuis quelques années, c’est carrément une génération merveilleuse et décontractée.
Rien d’étonnant donc, après autant de tapage médiatique, que ces jeunes (nés entre 1982 et 2000) soient devenus en peu de temps les chouchous énervants des marques et bien sûr des entreprises du tourisme. Même Air France-KLM s’y est laissé prendre en lançant en décembre 2017 une compagnie aérienne dédiée à cette génération. La bien nommée… Joon dont l’heure du décès est programmée à l’été 2019. RIP.
Les millennials, une vaste arnaque ? C’est l’arme fatale du journaliste Vincent Cocquebert, dans son livre Millennial burn-out*. Il y décrypte les pièges du marketing et du management pensés par classes d’âge. Dans une interview consacrée à Stratégies, l’auteur va jusqu’à affirmer que « les âges disent de moins en moins ce que l’on est, alors même que les consommations culturelles, les groupes de valeurs tendent à se rejoindre ». Pas faux. On peut avoir 40 ans et manger du quinoa, passer son temps à poster sur Instagram. Et vivre à coups de Yolo « You Only Live Once » (« on ne vit qu’une fois »). C’est mon cas.
Et si Vincent Cocquebert avait raison ? Et si tout ce bla-bla autour des rois millennials n’était que la faute d’agences de communication qui n’ont pas trouvé mieux que de parler à la place de ces jeunes ? Ou le sabordage de DRH qui déplorent toujours les nouvelles générations arrivant sur le marché du travail ? On est tous toujours « trop » ou « pas assez » quelque chose. Peu importe l’âge…
*Millennial burn-out. X, Y, Z… Comment l’arnaque des “générations” consume la jeunesse (Éditions Arkhê, 216 p., 17,90 €).