La capitale fait preuve de dynamisme pour redorer son image et exercer son pouvoir d’attraction auprès d’une clientèle qui lui tourne Le dos. Paris a tous les atouts pour garder sa place de première destination touristique mondiale.
La chute est sévère et la baisse de fréquentation sans précédent. Selon le cabinet de conseil KPMG, elle a atteint – 6,4 % au premier semestre 2016 malgré l’organisation de nombreux événements, dont l’Euro de football. Si Paris reste la capitale mondiale du tourisme, le taux d’occupation des hôtels a baissé de dix points sur cette même période, a précisé le 22 septembre Anne Hidalgo, la maire de Paris, lors de la présentation d’une vidéo promotionnelle de la capitale. Baptisée « Paris je t’aime », elle vise à rassurer les touristes étrangers sur la sécurité et l’attractivité touristique de la Ville Lumière, qui brille de moins en moins aux yeux des visiteurs depuis les attentats de novembre 2015 et la succession de moments déplaisants (grèves, manifestations, intempéries…) qui ont sérieusement écorné son image.
Pourtant, Paris sera toujours Paris… Différente mais intacte dans son dynamisme. Ces trois dernières années, de nouveaux emblèmes architecturaux, pour la plupart dans la sphère culturelle, se sont imposés dans le paysage urbain : la Fondation Pathé signée Renzo Piano, la Philharmonie de Jean Nouvel, la Fondation Louis Vuitton de Frank Gehry et, plus récemment, l’organique Canopée des Halles. Sans oublier les 23 projets parisiens qui ont pour mission de « réinventer Paris ». De quoi attirer les foules et remplir les palaces qui se refont une beauté comme le Ritz, le Lutetia et le Crillon, mais aussi les nouveaux venus, plus insolites, comme l’hôtel flottant Off Paris Seine, le futuriste Seven ou encore les auberges de jeunesse de nouvelle génération. Avant d’espérer des jours meilleurs avec les Jeux Olympiques de 2024 et l’Expo universelle de 2025…
Nos adresses pour la nuit
Bien vu : le Méridien Étoile vient d’achever une cure de rajeunissement d’un an. Design épuré, matières chaudes, espaces publics conviviaux, œuvres d’art exclusives, multiples références parisiennes… pour que les clients se sentent à Paris sans mettre un pied dehors ! Il abrite 1 025 chambres, dont 537 rénovées, et le légendaire Jazz Club Étoile. Où ? 81 boulevard Gouvion-Saint-Cyr.
Le bémol : Les 19 salles de réunions n’ont aucune lumière du jour.
Bien vu : le premier hôtel du groupe Evok Hôtels Collection est un vrai havre de paix en plein cœur de la capitale. Desservies par un majestueux escalier, les 45 chambres et 9 suites sont réparties sur six étages et offrent espace, confort et style. Le spa et sa piscine intérieure sont une joie pour les sens. Ils sont ouverts à la clientèle extérieure ainsi que la Brasserie Réjane et le Grand Salon. Où ? 16 avenue de l’Opéra.
Le bémol : Les prix, pour un lancement, sont élevés. À partir de 368 euros la nuit pour deux personnes.
Nos repaires gastronomiques
Bien vu : La verrière du bus à impériale conçue pour ce premier restaurant itinérant de 38 couverts offre une expérience inédite. Le temps d’un déjeuner ou d’un dîner, les convives profitent d’un voyage gastronomique croisant les monuments incontournables de la capitale. Le bus est privatisable et l’itinéraire adaptable.
Où ? Rendez-vous place Charles-de-Gaulle-Étoile à l’angle de l’avenue Kléber.
Le bémol : le parcours peut changer en cas d’embouteillages ou de manifestations.
Bien vu : Big Mamma fait des petits. Après avoir conquis l’Est parisien avec l’East Mamma à Bastille et l’Ober Mamma à Oberkampf, c’est côté ouest, aux Batignolles, que s’est installé Mamma Primi. Ouvert depuis le 1er septembre, le dernier né des rois de la pizza fait cette fois-ci la part belle aux pâtes fraîches, les « Primi Piatti », et continue de garantir des denrées de qualité en provenance directe d’Italie. Où ? 71 rue des Dames.
Le bémol : Comme ses ainés, le restaurant ne prend pas de réservation.
Nos temps forts pour s’immerger dans la culture
Bien vu : le concept vient tout droit des États-Unis. Les « pontoon boats » ou bateaux pontons de la compagnie Green River Cruises débarquent sur Paris et proposent aux passagers d’embarquer pour un voyage au fil de l’eau à toute heure de la journée. Les itinéraires sur la Seine et sur le canal Saint-Martin varient selon les envies et les budgets de chacun. La flotte est entièrement privatisable et se prête à tous types d’événement. Où ? Quai de l’Hôtel-de-Ville.
Le bémol : Les tarifs sont élevés, à partir de 204 euros pour une heure de croisière.
Bien vu : la start-up Theatre in Paris permet aux non francophones de suivre une pièce de théâtre à l’aide d’un écran de traduction disposé au-dessus du décor. En plus des surtitres en anglais, les spectateurs bénéficient, d’un accueil personnalisé à l’entrée du théâtre. Six pièces sont actuellement proposées : Oliver Twist, Le Cid, Cyrano de Bergerac, I love Piaf, Tout ce que vous voulez et Un été 44.
Le bémol : Le système de surtitrage n’est pas disponible à chaque représentation.
Des découvertes insolites recommandées par la rédaction
Bien vu : l’agence Cultival propose de découvrir des lieux de Paris en se glissant dans la peau d’un enquêteur. La butte Montmartre, le cimetière du Montparnasse et la gare de Lyon sont les sites de ces excursions insolites. Les apprentis détectives doivent retrouver la trace d’un mystérieux cambrioleur, permettre à un fantôme de quitter notre monde ou encore embarquer pour un voyage dans le temps.
Le bémol : La visite du cimetière du Montparnasse peut mettre mal à l’aise.
Bien vu : les visites guidées de My Urban Experience invitent à découvrir le Paris des artisans. Des balades hors des sentiers battus avec le supplément d’âme qu’offrent les rencontres avec des personnes passionnées par leur métier. Au programme : la visite de la plus célèbre mercerie de Paris vers le Palais-Royal, la découverte d’une orfèvrerie installée dans le Marais depuis plus d’un siècle ou encore celle d’une confiserie qui utilise le même procédé de fabrication depuis 300 ans.
Le bémol : les activités proposées sont concentrées dans l’hypercentre de Paris.
Des sites qui retiennent notre attention
Bien vu :
Le bémol : il n’existe pas d’application. Dommage car l’offre s’y prête.
Bien vu : l’application ViziBook crée, par jour, l’album photo des visites dans la capitale en ajoutant les fiches descriptives de plus d’un millier de sites, spectacles, expositions, magasins, restaurants… En balade, l’utilisateur enregistre son trajet, puis peut le partager à son retour sur les réseaux sociaux. L’appli propose aussi une sélection de la semaine, qui suggère les lieux qui font l’actualité et sont présentés dans un parcours de 5 jours.
Le bémol : le site web et l’application manquent de contenus explicatifs.
En 2015, l’Office du Tourisme et des Congrès de Paris a recensé 1 004 congrès organisés dans la capitale, soit une hausse globale de 2,9 % par rapport à 2014.
Avec 761 435 participants, le nombre de congressistes est également en progression (+ 9,6 %), tout comme les retombées économiques du secteur estimées à 1,19 milliard d’euros (+ 7,5 %).
Paris offre la première surface d’exposition en Europe avec un total de 744 000 m2 répartis sur 21 sites, allant du Bourget à Villepinte, de la porte Maillot à celle de Versailles en passant par le palais Brongniart ou le Grand Palais.
Malgré un contexte économique et sécuritaire défavorable, la capitale a réussi à conserver l’an dernier sa place de leader mondial dans l’accueil d’événements et à attirer des manifestations de grande envergure comme la Cop21.
Pour conserver sa première place face à ses rivales européennes, Viparis va investir 500 millions d’euros dans les dix ans à venir afin de moderniser Paris Expo et de faire de la Porte de Versailles le plus grand centre de congrès d’Europe.
L’amélioration et le développement des transports sont l’une des clés de l’attractivité et de l’essor économique et touristique de la capitale. Parmi les projets en cours, la construction du Grand Paris Express qui vise à relier, d’ici à 2030, banlieues, Paris et aéroports avec plus de 200 km de lignes de métro automatique et 72 gares.
La RATP s’est, elle, engagée à investir 500 millions d’euros par an dans la modernisation du métro parisien. Dès 2017, toutes les stations seront équipées en très haut débit mobile et 100 % des lignes seront rénovées d’ici à 2030.
La mise en place du Charles-de-Gaulle Express, liaison directe entre la gare de l’Est et l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, est quant à elle attendue pour 2023.
Pour améliorer l’accueil des passagers, Paris Aéroports investit aussi massivement. 1,5 milliard d’euros seront injectés d’ici à 2020 dans le plan « Paris-Orly, un nouvel envol » pour hisser l’aéroport au niveau des standards mondiaux et lui permettre de rattraper son retard sur Roissy-Charles-de-Gaulle et ses 80 millions de passagers.
Quels sont les principaux atouts de la destination Paris ?
La ville a une notoriété incroyable. Elle est souvent citée spontanément comme le premier lieu que les touristes veulent visiter. Paris possède des actifs touristiques exceptionnels : son histoire, son patrimoine culturel, son shopping, son art de vivre. Elle est dans le top 20 des grandes métropoles mondiales et possède une très vaste palette d’offres, d’activités et de services qui peuvent prendre une dimension touristique.
Comment l’offre touristique se renouvelle-t-elle ?
Il est important de souligner le dynamisme de l’offre parisienne. À commencer par l’hébergement qui se modifie, particulièrement dans le haut de gamme. L’essor des meublés touristiques et des auberges de jeunesse présente de nouvelles possibilités de se loger. Je suis aussi frappé par les nombreuses créations de lieux culturels et de festivals.
Quelles sont les principales mesures de relance ?
Nous avons engagé des actions de promotion autour de deux axes : le témoignage de journalistes et d’influenceurs pour lever l’appréhension et véhiculer le message que tout fonctionne normalement. Les touristes sont également mis à contribution sur les réseaux sociaux pour parler de leur séjour à travers anecdotes et vidéos. Nous mettons aussi l’accent sur l’événementiel pour créer de l’urgence à venir…