La croissance de BT Tours reste impressionnante. Son volume d'affaires a été multiplié par 13 en 20 ans !
Un peu plus de 60 personnes travaillent aujourd'hui pour BT Tours. Les structures BT Holidays se déclinent : les agences de voyages, les structures BT Autocar, les autocars, la structure BT Tours qui comporte les TO, BT Développement et les administratifs.
Benoit Dieu, son président, met en avant ses actions pour renforcer les relations, la formation continue et l'expansion géographique de BT Tours.
Malgré les périodes difficiles traversées, telles que la crise des subprimes en 2008-2009, les attentats de Paris en 2015, les attentats de Bruxelles en 2016 et la pandémie de COVID-19, BT Tours a su faire preuve de résilience grâce au soutien indéfectible de son propriétaire, Michel Salaün.
Interview Benoit Dieu, président de BT Tours, à l'occasion de la célébration des 20 ans de la reprise par Salaün Holidays
Tour Hebdo : Au niveau des destinations, comment voyagent les Belges ?
Benoit Dieu : C'est assez similaire aux français. Cette année, la première destination, c'est l'Italie en moyen-courrier. Pour le long courrier, c’est plutôt l’Asie avec le Vietnam en tête, qui a le vent en poupe et prend la place des US. Sinon, la destination phare pour les Belges, ce sont les Canaries.
Tour Hebdo : Quelle est votre concurrence sur votre marché ?
Benoit Dieu : Nous n’avons pas directement de concurrence. Oui, des autocaristes proposent des circuits, mais pas de tour operating. Pour ce qui nous concerne, nous sommes adossés au groupe Salaün capable de vendre des groupes constitués qui vont partir à 20 ou 30 sur plusieurs dates partout dans le monde. C’est au-delà du savoir-faire des autocaristes.
Tour Hebdo : Et les autres TO ?
Benoit Dieu : C’est TUI. Il fait 50% du marché depuis Thomas Cook qui a disparu. Nekerman est redevenu un réseau d'agences, mais ils n'ont plus de production en propre. Ils se reposent sur les productions d'autres. Nous avions aussi FTI, mais il est tombé. On vend un peu de Fram, même s’il du mal à pénétrer le marché. Et nous boomerang qui rentre un peu chez nous.
Tour Hebdo : Ça veut dire quoi, BT ?
Benoit Dieu : En fait, la société à l’origine s’appelait Binche Tourisme. Nous l’avons contracté.
Tour Hebdo : Combien avez-vous d'agences en Belgique ?
Benoit Dieu : Sur la partie francophone du pays, c’est environ 350 agences et un bon millier en tout sur la Belgique. C’est un petit marché, mais très dynamique. Si on veut aller au soleil, il faut aller ailleurs que chez nous.
Tour Hebdo : Comment avez-vous vécu la crise ?
Benoit Dieu : Bien sûr, le Covid nous a plombés. Si le groupe Salaün n'était pas intervenu lourdement financièrement, on ne serait plus là ! Michel a fait les efforts financiers pour ramener du cache dans l'entreprise pour pouvoir la sauver. Sinon nous étions à terre.
Tour Hebdo : Le gouvernement belge ne vous a pas aidé ?
Benoit Dieu : Si, mais c’était largement insuffisant, parce qu'on a perdu beaucoup d'argent. Souvenez-vous : nous devions assurer les continuités, emmètre des bons à valoir, assurer le retour des clients bloqués un peu partout. De plus nous on a gardé les agences ouvertes pour ne pas disparaître complètement.
Tour Hebdo : Vous avez licencié ?
Benoit Dieu : Eh bien non ! Même si nous avons profité, comme chez vous, du chômage partiel. Ainsi nous avons pu redémarrer dans de bonnes conditions
Tour Hebdo : Comment s’est passée la reprise ?
Benoit Dieu : On a vraiment redémarré que l'année dernière et on a fait le meilleur bilan de notre vie. Et nous allons renouveler cette performance en 2024 !
Tour Hebdo : Comment vous l’expliquez ?
Benoit Dieu : Nous avons redémarré sur une bonne base parce que nous avons toujours été présents. L'ensemble de nos clients ont été remboursés de leurs plus de 4 millions d'avoirs. Nous avons engrangé un capital confiance. Cette année sur nos agences nous sommes en progression de 15%
Tour Hebdo : Une perspective pour 2025 ?
Benoit Dieu : Aujourd'hui, les prévisions sont bonnes et nous nous dirigeons encore une fois vers de + 10 à + 15%
Tour Hebdo : Vous allez ouvrir des destinations nouvelles ?
Benoit Dieu : Vu le nombre de pays qui sont proposés dans la brochure, il n'y a vraiment que les pays qui manquent en dehors de ceux qui sont fermés pour une raison géopolitique. Mais nous allons vendre Pagodia pour doper encore plus l’Asie. Précédemment les États-Unis qui étaient la première destination. Aujourd'hui, l'Asie prend vraiment des parts de marché intéressantes. S'il y a de la croissance à aller chercher, c'est là qu'il faut aller la chercher.
Tour Hebdo : Comment s’intègre la production de Salaün ?
Benoit Dieu : C’est 80% de notre production pour ce qui concerne le terrestre. Par contre tout l'aérien est géré chez nous directement au départ de Bruxelles.
Tour Hebdo : Michel Salaün rapportait dans son discours les différences sociaux-culturelles entre nos 2 pays. Vous pourriez nous en faire une rapide description ?
Benoit Dieu : Le Belge est un bon vivant. C'est quelqu'un qui a beaucoup d'autodérision. Il aime s'amuser. Il fait plus confiance. Un Belge va rentrer très vite dans la familiarité avec quelqu'un. Mais on est entre les deux cultures : la culture et la latine. Donc, on adopte un peu les deux.
Tour Hebdo : Comment se passent les relations avec Salaün ?
Benoit Dieu : Michel est quelqu’un qui demande beaucoup. On se voit tous les 3 mois, mais il a les chiffres tous les jours. Il faut être dans les clous et pour l’instant, je touche du bois, on est tout le temps dans les clous. Pour conclure, Michel a eu une excellente idée de s'implanter en Belgique. Il y avait un marché à prendre, il l'a pris.