
Le tour-opérateur Visit Europe annonce sa faillite. Les deux directeurs Anton et Helmut Gschwentner viennent de le confirmer à la presse
D’aucuns pouvaient espérer que la filiale française de Travel Europe puisse continuer son activité. Les dirigeants fondateurs le laissaient même entendre suite au redressement judiciaire de la maison mère : « Il convient de préciser que cette procédure de redressement ne concerne que la filiale autrichienne et ne touche en aucun cas la filiale en France, Visit Europe, ni les entités réceptives dans les destinations de Travel Europe. Ces dernières demeurent administrativement indépendantes. »
Pour autant, tous les observateurs se montraient sceptiques devant cette déclaration. Comment Visit Europe pourrait-elle survivre puisqu’elle dépendait pratiquement intégralement de Travel Europe ?
Le principe de réalité s’est imposé durement : moins d’un mois après l’annonce de la faillite de Travel Europe, c’est au tour de la filiale de mettre la clé sous la porte laissant au passage une vingtaine de personnes sur le carreau.
La direction de préciser que « l'entreprise n'est plus en mesure d'assurer ses offres ». La procédure d'insolvabilité sera ouverte le 28 février 2025.
Aucun client ne sera lésé ou bloqué dans des destinations. Helmut Gschwentner déclarant : « Tous les voyages dont la date de départ est antérieure au 28 février 2025 seront assurés par Visit Europe. Les voyages qui dépassent cette date seront annulés de notre côté et les éventuels acomptes seront remboursés. Nous regrettons vivement de devoir fermer l'entreprise ». Visit Europe était une filiale à 100% de Travel Europe.
Selon nos informations, le montant de la dette de la maison mère s’élevait à près de 30 millions d’euros. Les difficultés de l’entreprise ont commencé, comme partout, avec le Covid. Le gouvernement autrichien s’est pourtant porté au secours des entreprises de son pays, mais largement moins qu’en France. Ensuite les activités d’autocariste dans le nord de l’Europe furent très affectées avec la guerre en Ukraine. Enfin, des investissements non rentables d’achat de bateaux de croisières finirent de ‘’plomber’’ les comptes de l’entreprise.
Les 95 millions de recettes engrangés sur les réservations de 2025 sont nettement insuffisants pour faire face à la situation.
Notre pensée va en direction du personnel de l’entreprise et des dirigeants eux-mêmes, qui savaient se montrer à l’écoute du marché et apporter leur bonne humeur constante et légendaire... Cette dernière n’a pas pu empêcher l’inéluctable.
Bon courage à eux.