La Banque de France a livré un rapport sur les recettes touristiques en devises enregistrées sur les premiers mois de 2018. Elle devrait être une nouvelle « année record », mais des faiblesses subsistent.
La dernière mise à jour des données de la Banque de France sur le secteur du Tourisme font état d’une croissance continue des recettes touristiques internationales en France. Pour autant, si la France continue d’occuper la 1ère place du podium mondial en termes de fréquentation, elle reste à la 3e place pour les rentrées en devises, derrière les Etats-Unis et l'Espagne.
Après le bilan affiché en 2017 à 53,7 milliards d’euros, et une correction de comptabilité qui a rajouté 10 milliards dans la balance, celui sur 12 mois arrêté à fin juin 2018 fait déjà état d’un nouveau record, 56 milliards d’euros, dépassant les 54 milliards de 2014. Cela correspond à une nouvelle hausse de fréquentation qu’Atout France estime à 2,3% sur les huit premiers mois de 2018.
L’analyse des données chiffrées souligne que la France reste une destination privilégiée pour les courts séjours de nos voisins. Le premier pays émetteur en termes de recettes internationales est la Belgique avec 6,5 milliards d’euros, suivie de l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne. Les Américains se remettent à consommer, ainsi que les Japonais de retour en France et dont les recettes ont bondi de 58%, il est vrai après une chute sévère ces dernières années. La clientèle chinoise, sur laquelle repose beaucoup d’espoir de business, est toujours fortement présente (on attend quelque 2 millions de ressortissants cette année), mais leurs dépenses sont en net recul, -8,4% entre 2018 et 2017.
Le bilan n’est donc pas entièrement satisfaisant car il montre des faiblesses du tourisme français en termes de valeur ajoutée « produit » et sa dépendance vis-à-vis de flux qu’on l’on croyait très prometteur comme les touristes chinois.
Les priorités de dépenses des différentes nationalités varient assez largement. Quand les Allemands privilégient la qualité de l’hébergement, les Chinois préfèrent s’adonner au shopping et les Américains à la fréquentation des bons restaurants.
Sans doute en raison de sa réputation de cherté, la France peine à rivaliser avec sa voisine ibérique qui pèse davantage dans le partage européen des dépenses touristiques, avec 16% du total contre 14,3% seulement pour la France, qui a perdu des parts de marché.
La préoccupation du ministre en charge du Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat auprès de Jean-Yves Le Drian, est aujourd’hui de diffuser davantage les flux de visiteurs vers les territoires, autres que Paris et la Côte d’Azur, et d’allonger les séjours pour augmenter la recette unitaire des touristes.