Quels enseignements tirer du salon IFTM Top Resa qui a fermé ses portes le 21 septembre dernier? Derrière l’apparat et la bonne tenue générale de l’événement, qui a semble-t-il su attirer un public encore plus nombreux que l’an passé, l’inquiétude règne bien en exigeante maîtresse.
Pas question bien sûr de l’afficher trop ostensiblement.
Dans un secteur qui vend du rêve, il apparaît en effet bien délicat de parler franchement du cauchemar comptable vécu par un certain nombre de grands noms du milieu.
Au travers des multiples discussions qui font, pour nous, la richesse d’un tel salon, il est pourtant clair que le modèle économique du tourisme est bien en totale mutation, avec à la clef une forte tendance à l’accélération du processus.
Il fut un temps où certaines de nos consœurs journalistes pouvaient, à l’issue d’un événement de ce style, se prendre à rêver d’être élevées au rang de marquise, tant leurs interlocuteurs les avaient rassurées sur la bonne tenue des résultats de cette industrie. Cette fois, l’optimisme forcé est bien révolu. Les chiffres ne peuvent plus mentir, d’autant que restructurations et plans sociaux ne peuvent guère être occultés. La maison brûle, et ce ne sont pas les indicateurs économiques – et politiques – du moment qui nous laissent entrevoir une sortie de crise facile pour demain. Avec une clientèle dont le pouvoir d’achat se réduit comme peau de chagrin, un contexte géopolitique qui malmène la plupart des destinations qui ont fait la richesse des tour-opérateurs, et des créneaux de distribution totalement chamboulés, le nervous break down n’est pas loin pour ceux qui pensaient ne jamais vraiment devoir se remettre en question. Le tourisme de groupe sera-t-il pour autant épargné par ce tsunami qui s’annonce? Oui, et non pourrait-on dire. D’une part, il faudra quand même du temps avant que le fisc ne mette à genoux la clientèle habituelle de ce secteur, les retraités. D’autre part, les spécialistes et les prestataires qui ont misé depuis longtemps sur ce créneau ont, par obligation, développé une remarquable capacité d’adaptation, bien utile aujourd’hui. Pour autant, personne ne doit se considérer comme à l’abri d’un bouleversement. Ceux qui, en leur temps, ont minimisé l’impact du net sur ce secteur, doivent désormais se dévorer les doigts avec lesquels ils ne comptent pas leurs pertes…