Ne voyons pas – pour ceux qui ont suivi l’affaire – en l’invitation d’un paléoanthropologue aux 6e Rencontres des métiers du voyage et du tourisme, organisées par le Snav le mois dernier, un artifice quelconque propre à rendre plus drôles des débats parfois emprunts d’un certain formalisme. Pascal Picq, dont je vous recommande les ouvrages, a parfaitement su captiver son auditoire en posant les bases de la théorie de l’évolution et en dissertant sur les capacités d’adaptation de certaines espèces. Pourquoi? Sans doute parce qu’une bonne majorité des participants, fine fleur du Tourisme avec un grand T, se sentait un peu dans la peau de Néanderthal observant depuis quelque temps, et sans rien pouvoir faire, le développement irrésistible d’Homo Sapiens. On connaît la suite me direz-vous, et pourtant… Bien sûr, l’anthropologie nous rappelle d’abord que rien n’est éternel. Soit. Elle nous démontre ensuite que la loi du plus fort est un leurre. Il suffit pour s’en convaincre de songer qu’une petite boule de poils à sang chaud tremblant dans un terrier a finalement pris la place d’une des plus belles machines à tuer de l’histoire de la planète, le tyrannosaure, pour s’élever en haut de l’échelle de l’évolution.
Il y a donc encore de l’espoir. En revanche, appliquée au monde économique, cette même science, sans fournir de recettes infaillibles, nous instruit sur les méthodes à mettre en pratique. Pas question en effet d’attendre que l’orage passe. Si l’autruche a survécu jusqu’à nous, ce n’est pas pour sa capacité à s’enfouir la tête dans le sol. C’est plutôt parce qu’elle a toujours réussi à courir plus vite que ceux qui voulaient en faire leur déjeuner. C’est donc vers un autre temps fort de ces Rencontres qu’il faut se tourner pour distinguer quelques pistes d’évolution: le moment où trois jeunes distributeurs ont pu expliquer leurs modèles économiques. Stupeur! Rien de révolutionnaire dans leurs démarches, sinon un retour aux fondamentaux des envies et besoins de la clientèle, ou une optimisation de l’usage d’internet. Comme quoi, l’adaptation tient parfois à pas grand chose, juste un peu de clairvoyance. Bien sûr, il y eut aussi la présentation de Google, qui se cherche visiblement un modèle économique dans l’univers de la distribution touristique.
Et là, plus aucun doute, le dinosaure du web – par sa taille – fera aussi office de météore…