La deuxième saison touristique qui commence en ce début de septembre pour les groupes sera « on ne peut plus » révélatrice. N’en déplaise à ceux qui nous gouvernent et s’acharnent toujours à afficher un optimisme forcé quant au devenir du pays, cette rentrée se fera bien sous le signe de l’angoisse du lendemain concernant les retraites, la fiscalité, le chômage, et j’en passe. Si l’été qui se termine n’a pas été tout à fait à la hauteur des attentes en matière de réservations et de chiffres d’affaires pour l’industrie qui nous intéresse, qu’en sera-t-il pour les groupes? Sauveront-ils la saison de certains hôteliers et restaurateurs en mal de réservations? De prime abord, la majorité des voyagistes spécialisés se montre plutôt optimiste, c’est un premier pas. Chacun semble cependant reconnaître que les tendances lourdes qui caractérisent ce marché spécifique depuis des années – diminution de la taille des groupes et de la durée des séjours notamment – s’affirment toujours un peu plus. Autant dire que rien n’est vraiment joué et que le maintien d’un bon niveau pour cette activité est loin d’être un acquis. Le secteur du groupe pourra-t-il encore longtemps faire figure de « petit village gaulois » dans un univers en pleine restructuration? Ce qui semble rassurant, c’est que les fondamentaux restent encore bons. En premier lieu, le pouvoir d’achat de la clientèle traditionnelle, celle des seniors qui voyagent, n’a pas encore été complètement impactée par le train de mesures économiques sur les rails. Ensuite, ce secteur se tient encore sur les gradins dans la course de vitesse engagée entre les agences traditionnelles et leurs concurrents du web. Enfin, les autocaristes, piliers incontournables de cette activité, bénéficient toujours d’une bonne santé économique – devenue rare – et d’une proximité certaine avec leur clientèle. Enfin, l’obligation du sur-mesure, qui est la norme depuis toujours dans ce secteur, donne aux prestataires comme aux distributeurs une capacité d’adaptation qui pourrait être un atout majeur dans les temps difficiles à venir. Au fond, sans vouloir, comme quelques-uns, appliquer au tourisme de groupe les grands principes de la méthode Coué, ce dernier a quand même tout pour échapper au désastre. Alors souriez, vous êtes rentrés!