Le plus étonnant, peut-être, dans le concert de mauvaises nouvelles et d’accès de morosité qui a occupé le devant de la scène du mois qui vient de s’écouler est sans doute la relative sérennité des opérateurs du tourisme de groupe.
De l’aveu même d’une bonne majorité d’entre eux, cette année 2013 qui se termine, et qui aura tout de même été émaillée, pour le tourisme avec un grand « T », d’une belle série de restructurations diverses et variées et de quelques dépôts de bilan, les différentes saisons, sans être flamboyantes, se sont plutôt montrées à la hauteur des espérances. C’est toujours ça de pris! Pas sûr en effet que l’année 2014, avec son cortège de taxes en belle progression et ses futurs mois d’aternoiements électoraux réponde de la même façon aux attentes. Mais bon, on y croyait fermement au MAP Pro International, qui a refermé ses portes sur un bilan plutôt positif. On y croit aussi dans les régions et départements français, puisque tous ceux qui sont en charge du développement de ce secteur au sein des multiples collectivités locales ne cessent de concevoir de nouvelles offres où se mêlent originalité et sens des réalités. On y croit aussi chez les professionnels, comme ne cesse de le démontrer un tour-opérateur comme Salaün Holidays, qui lance sans complexe sa croisière routière Brest-Vladivostok à plus de 13 000 euros par personne, et ce au moment même où certaines destinations ne se vendent même plus à 300 euros la semaine, vol compris… Il y aurait donc bien deux mondes du tourisme désormais, et celui qui « ne » pèse que sept milliards d’euros de volume d’affaires annuel semble devoir se porter au mieux.
Non pas que les clients soient là plus faciles à convaincre qu’ailleurs ou plus dispendieux. Ils semblent simplement avoir trouvé chez les acteurs du tourisme de groupe des interlocuteurs qui savent leur parler, et les écouter sans se perdre dans de complexes considérations techniques ou purement économiques. En gros, comme nous ne cessons de le mettre en lumière dans nos colonnes, il en va là comme partout, de la différence entre le petit commerce et les grandes enseignes. Comme tout le monde, nous allons volontiers acheter nos packs d’eau dans un hypermarché, mais quand il s’agit d’une bonne côte de bœuf…