La grande réforme territoriale annoncée par le chef de l’État dans sa conférence de presse du 14 janvier dernier aura des conséquences importantes pour l’univers du tourisme. La volonté affichée de faire des économies à tous les échelons de l’administration locale, la fusion de quelques régions et d’un certain nombre de départements, la remise à plat de la notion même de compétence générale pour l’ensemble des collectivités bouleversera – si tout cela est mené à terme – la répartition des rôles en matière de promotion du tourisme en région. Les tensions budgétaires, déjà perceptibles à l’approche des élections municipales, devraient donc s’accroître pour les institutionnels du tourisme, qui entrent désormais dans une inconfortable phase d’attente. Dynamisés ces dernières années par le formidable enjeu que représente ce secteur pour les économies locales, les offices de tourisme, comités départementaux et autres organismes régionaux ont rivalisé d’inventivité pour promouvoir leurs territoires respectifs avec, pour la plupart d’entre eux, un franc succès à la clé.
Rebattre les cartes aujourd’hui, voire couper les vivres à certaines structures, risque bien de remettre en question durablement ce qui apparaît aux yeux de beaucoup comme une réussite « à la française ». Mais ce pays n’est plus à un paradoxe près, même quand il ajoute à l’incertitude générale, génère un pessimisme de mauvais aloi, et fragilise un système qui semble, pour une fois, plutôt bien fonctionner.
En fait, pour les professionnels du tourisme de groupe, l’optimisme, il va falloir aller le chercher hors de l’Hexagone, plus précisément en Tunisie. En effet, l’adoption récente d’une constitution réellement démocratique et égalitaire par l’ensemble des acteurs de la première révolution arabe doit nous interpeller. Après trois années de soubresauts et de tensions – mais combien de temps aura-t-il fallu à notre Révolution pour stabiliser ses institutions? – tous les acteurs se sont mis d’accord pour avancer dans le même sens. Une belle leçon à retenir pour nos vieilles démocraties qui ne cessent de faire le chemin inverse, et une avancée majeure pour le secteur touristique, qui doit désormais renouer avec ce pays, et voir comment en faire la nouvelle destination phare du bassin méditerranéen.