Quatre mètres de haut, douze de long, six roues, l’équivalent de trente voitures. Pas facile à garer.
Et là, ça bouchonne. Alors que le tourisme de groupe maintient son cap malgré les convulsions économiques, des dissonances se font toujours entendre en termes d’accueil.
Les villes françaises et européennes qui se targuent d’indéniables atouts touristiques mettent-elles suffisamment d’huile dans leurs structures pour accueillir les autocars de tourisme? Dans ce numéro, nous sommes allés enquêter sur le sujet, et, force est de constater que, d’une ville à l’autre, les autocaristes ne sont pas traités avec la même considération. Considération certes, mais nous aurions pu dire déférence au regard des moteurs économiques qu’ils représentent. D’un côté, tapis rouge pour les individuels, choyés et abreuvés d’invitations publicitaires au voyage; de l’autre, l’épouvantail de l’autocar, qui peine à trouver sa place, trop souvent parqué en périphérie, loin des sites phares. Et pourtant. Un car, c’est environ une quarantaine de touristes, qui, selon la Fédération belge des exploitants d’autocars et d’autobus (FBAA), dépenseraient jusqu’à 40 % de plus que le visiteur moyen.
On pourrait aussi jeter un coup d’œil dans le rétroviseur de la sécurité, embrayer sur les périlleuses conditions de dépose et de reprise des groupes, s’exaspérer de la « chasse » aux autocars avec, dans certaines métropoles, des policiers toujours sur le pont pour verbaliser, assistés parfois de caméras-pièges. Mais, n’appuyons pas trop sur la pédale de la polémique, même si la prise de conscience carbure à petits tours de roue, nous l’avons constaté sur le terrain, certains freins sont levés. Particulièrement en province, où sans nul doute la tâche est plus aisée, voire dans certaines villes européennes où se dessine plus une volonté sur la feuille de route que, dans la pratique, sur l’asphalte. À l’évidence, ce sont plutôt les décisions politiques qui sont au point mort. Car on peut quand même, au vu du portefeuille ministériel accordé au secteur à l’aune de ce dernier remaniement, s’interroger sur la perception et l’intérêt portés par nos politiques à l’activité touristique en France. Et ce n’est pas Fleur Pellerin, la nouvelle secrétaire d’État, qui nous contredira.