Peut-être ne vous en doutez-vous pas, mais clôturer cette année 2014 sous le soleil de Naples en y organisant Tour & Group aura été pour nous et, j’en suis sûr, pour nombre d’invités et de partenaires de cette opération, une véritable bouffée d’air pur. Pas simplement parce que la destination choisie pour cette troisième édition s’est révélée riche, passionnante et vibrante de vie. Surtout parce que l’ensemble des débats qui s’y est déroulé – dont un clairement consacré à la crise protéiforme que vit ce secteur – a révélé des professionnels qui gardent le moral contre vents et marées.
Non pas qu’ils se cachent la tête dans le sable d’un désert où ils ne peuvent d’ailleurs plus envoyer leurs clients. Tous les acteurs présents ont désormais pris acte du fait que des destinations aussi touristiques que le furent l’Egypte, la Tunisie ou, dans une moindre mesure, le Maroc, sont désormais quasiment boycottées par la grande majorité des touristes. Tous sont aussi parfaitement conscients des contraintes économiques et fiscales de leurs clients. Contraintes qui, dans nombre d’agences, ont pratiquement fait disparaître les « petits budgets » des listes d’inscriptions. Enfin, tous ceux qui ont un jour reporté leurs espoirs de développement de nouvelles destinations sur l’Afrique sub-saharienne ont parfaitement intégré le fait que l’avenir touristique de cette partie du continent est intimement lié à l’évolution de l’épidémie d’Ebola, et au temps qu’il faudra au grand public pour oublier cette catastrophe sanitaire.
Par ailleurs, comme toutes les autres entreprises françaises, celles qui avaient répondu présent à notre invitation subissent aussi les aléas d’une fiscalité par trop changeante, une normification toujours plus pesante et vivent dans une situation de concurrence exacerbée. Et pourtant, pendant les quatre jours de discussion à bâtons rompus qui se sont déroulés fin novembre, il ne fut presque toujours question que d’adaptation à la situation, de recherche de solutions inventives, de nouveaux produits et d’amélioration des offres touristiques proposées à une clientèle, certes plus exigeante, mais toujours fidèle au savoir-faire de ce secteur. Une véritable bouffée d’optimisme dans un contexte hexagonal délétère, et un riche apport en sucres lents pour démarrer une année 2015 pas vraiment réjouissante.