La loi Macron aura eu, du moins dans son volet transport, le grand mérite de remettre au centre de la scène l’autocar comme un des grands modes de déplacement hexagonaux. Malgré le désamour flagrant, voire irrationnel, de la capitale pour cet outil, il est bien, n’en déplaise à Madame Hidalgo, sous les feux de la rampe depuis quelques mois maintenant. D’ailleurs, à bien regarder les divers reportages diffusés aux heures de grande écoute, nos collègues journalistes semblent avoir découvert avec une certaine bienveillance cet univers qui leur était visiblement étranger. Si la vision des gares routières n’est pas toujours à son honneur, l’accent a tout de même été souvent mis sur le confort, sur les efforts consentis par les exploitants en matière de service à bord, sur la ponctualité et, bien entendu, sur les coûts modestes du billet.
Et quand TNS Sofres et Mediapost sortent il y a peu les résultats d’un sondage qui indique clairement que les seniors sont des adeptes du circuit touristique, autocaristes et spécialistes du tourisme de groupe ne peuvent que se frotter les mains. À moins en effet de considérer que l’avenir de cette activité se trouve dans le développement de la trottinette électrique ou du vélo – hors Tour de France évidemment – il faudra que tout le monde se fasse à l’idée que l’autocar est, et demeure, le meilleur vecteur qui soit. Entre des jeunes séduits par son prix et des seniors qui louent sa convivialité et sa souplesse d’emploi, peut-être nous dirigeons-nous vraiment vers un nouvel âge d’or?
Certes, il reste encore du chemin à parcourir dans l’amélioration d’une image souvent par trop vieillotte. Mais là, nous pouvons d’ores et déjà compter sur le travail assidu de quelques-uns des voyagistes, ténors du secteur et, paradoxalement, sur la SNCF, qui n’a de cesse de vanter les mérites de sa filiale iDBUS dans tous les grands médias, pour le bonheur de tous ses collègues et néanmoins concurrents, ou l’inverse. N’en déplaise donc à ses détracteurs, l’autocar pourrait redevenir « tendance » plus vite qu’on ne le croit, et la Mairie de Paris devrait commencer à en tenir compte. D’ailleurs, si cette ville obtient effectivement l’organisation des JO de 2024, comment les organisateurs comptent-ils transporter les athlètes? En métro? En RER?
Ils vont apprécier aux heures de pointe…