Bien sûr, la plupart des professionnels du tourisme de groupe ont tendance à considérer que la vedette du moment à l’Assemblée nationale, la fameuse loi Macron et son emblématique libéralisation des lignes routières nationales en autocar, ne les concernent que de très loin. Ont-ils vraiment raison de l’observer avec si peu de considération? Analysée du point de vue du seul tourisme en autocar, il est cependant possible que la multiplication de ce mode de transport sur les routes de France ait, à long terme, un effet positif sur cette activité. De quoi parle-t-on exactement? Pour l’essentiel d’un changement de perception du produit « autocar » auprès du grand public. Passons sur la diatribe en vogue dans certains milieux, qui ne voient dans cet engin qu’un « truc » encombrant et polluant gênant la circulation des vélos et des trottinettes dans les rues de la capitale. Mais, rappelons que la première expérience de l’autocar du jeune public consiste bien souvent en des transports scolaires qui riment rarement avec plaisir du voyage. Un mauvais point pour les transformer facilement en futurs clients à l’âge adulte. Par ailleurs, faire, par exemple, un Paris-Varsovie via Eurolines, n’est pas non plus – nonobstant la qualité de service de cette marque – la meilleure porte d’entrée dans l’univers de « l’autocar-plaisir ». Jusque-là donc, difficile de considérer que ce mode de transport ait pu bénéficier d’une image valorisante. Pourtant, dès septembre prochain, si le texte suit son cours normalement, il deviendra possible de voyager par exemple entre Clermont-Ferrand et Bordeaux dans un véhicule Grand Tourisme flambant neuf, confortablement installé, avec le wifi à bord et des boissons à disposition. Autant dire que si les entreprises, qui se lancent dans cette aventure, jouent le jeu avec sagacité – la concurrence féroce qui s’annonce le laisse en tous cas penser – tous les a priori avec lesquels doivent vivre les acteurs de ce métier depuis des années pourraient tomber en quelques mois. A plus long terme, soyons optimistes, cette nouvelle génération de voyageurs pourraient clairement se tourner vers l’autocar – et pourquoi pas l’offre groupe au sens large – pour envisager ses vacances. Attention donc, de ne pas négliger cette « révolution » philosophique qui s’annonce.