Bien malin qui peut dire de quoi sera faite l’année 2016. Le contexte général est connu de tous, pas besoin de faire un dessin. Réunis à Budapest du 14 au 17 janvier derniers dans le cadre de l’opération Tour & Group, la vingtaine de professionnels du tourisme de groupe invités ne faisait cependant pas montre d’un pessimisme outrancié. Certes, toutes et tous ont vu leur chiffre d’affaires plonger, d’une façon ou d’une autre, après les attentats parisiens du 13 novembre dernier. Ils ont aussi clairement intégré le fait que des pans géographiques entiers du pourtour méditerranéen devaient désormais disparaître de leur offre, et ce pour longtemps. Passés ces constats douloureux, ce qui frappe le plus les observateurs attentifs que nous sommes, c’est surtout leur capacité permanente à remettre en question les modèles économiques qui ont jusque-là concouru à leur réussite. Adaptation! Tel semble être le maître-mot qui préside à la plupart de leurs réflexions. La Tunisie, l’Egypte ou la Turquie ne sont plus des destinations touristiques sûres pour leurs clients! Il restera l’Italie, l’Espagne, le Portugal, Malte, etc. Pragmatisme aussi, lorsqu’en analysant les conséquences de la mise en œuvre des lignes routières nationales en autocar, ils tentent de voir comment – autocaristes ou pas – ils pourront tirer profit de cette nouvelle offre de transport, notamment sur les marchés des individuels et des GIR. Autant dire que, loin des lamentations qui caractérisent parfois certains corps de métier, les professionnels du tourisme de groupe apparaissent globalement comme maîtres de leur destin. Une posture rassurante et encourageante dans un secteur qui globalement, accuse le coup, se recroqueville parfois derrière un ensemble de visions bien souvent archaïques, voire semble entrer dans une forme d’apathie, en attente de jours meilleurs, qui ne viendront sans doute plus. Il y eu en son temps la révolution numérique, qui coûta fort cher au métier. Il y a, depuis peu, la révolution dite « arabe », qui a achevé les plus fragiles, ou les moins imaginatifs (Fram fut peut-être de ceux-là…). Il y aura demain d’autres soubresauts, le monde est ainsi fait. Une chose semble toutefois sûre, au regard des discussions qui ont émaillé Tour & Group, il est probable que les pros du tourisme de groupe demeureront.