Le monde est décidément de plus en plus petit, du moins celui du tourisme. Loin de moi cependant l’idée d’évoquer ici les multiples rachats déjà entérinés ou en cours de négociation au sein de la grande famille des tour-opérateurs. En règle générale, les marques perdurent, et le client final est bien en peine de savoir qui est réellement à l’origine - et propriétaire - du produit qu’il finit par acheter. Cette considération initiale est pour l’essentiel géographique, voire géopolitique. Il suffit pour s’en convaincre de discuter quelques instants avec un panel choisi de professionnels. Quelle que soit leur clientèle privilégiée, individuels, GIR ou groupes constitués, la plupart de ces spécialistes s’accordent désormais sur un phénomène récurrent: la liste des destinations porteuses s’amenuise comme peau de chagrin. Et encore, sont-elles toujours toutes à la merci du premier attentat venu, qui viendra ruiner les efforts consentis en matière de conception de produits et de promotion de la destination. Il en va ainsi du Maghreb et du Moyen-Orient, où seul résiste encore le Maroc, pour l’essentiel les villes de Marrakech et d’Agadir, avec le défaut quasi rédhibitoire de ne plus donner lieu qu’à des réservations directes sur le net… Pour le reste, en termes de moyen-courrier surtout, Espagne, Portugal, Grèce ou Croatie sont désormais pratiquement saturés pour la saison à venir. On se battrait presque pour les lits et pour les vols! De là à se tourner vers la France pour contenter les envies de soleil et de dépaysement de la clilentèle, il n’y a guère plus d’un pas à franchir. Ce pourrait d’ailleurs être une solution, quand Américains, Japonais et, dans une moindre mesure, Chinois, ont tous quasiment déserté l’Hexagone depuis les attentats du 13 novembre dernier.
Il pourrait donc y avoir quelques disponibilités dans le pays, au grand dam de réceptifs, de certains hôteliers et de nombreux restaurateurs, qui avaient déjà vu fuir la clientèle russe si appréciée pour sa prodigalité…
Ainsi en va-t-il du rétrécissement du monde touristique - du moins en ce qui concernent les budgets qualifiables de modestes ou moyens - qui perd malheureusement en surface "exploitable" ce qu’il gagne en chaos.