Soyons honnêtes, il va falloir une bonne dose de courage – ou d’inconscience – combinée à un véritable amour du ballon rond pour se rendre dans l’Hexagone à l’occasion de l’Euro de football dont le coup d’envoi sera donné le 10 juin prochain. Au désespoir des réceptifs en tous genres, qui misaient sur l’événement pour redonner des couleurs à une saison particulièrement morose depuis les attentats parisiens de novembre. Avec pour conséquence, une image de la France qui n’a de cesse de se dégrader dans les médias internationaux. Aux dangers du terrorisme est désormais venue s’ajouter la multiplication répétitive des scènes de guérillas urbaines dans certaines de nos agglomérations. Tout le monde n’ayant pas forcément envie de soigner son rhume aux lacrymogènes, ou ses maux de tête à coup de barre de fer, les plus frileux ne manqueront sans doute pas de rester dans leur canapé pour assister aux matchs. Et, donc autant de clients en moins pour le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, qui n’avait déjà pas trop besoin de ça… Histoire de pourrir encore plus une situation qui ne lasse pas d’amuser ceux de nos voisins qui nous voient souvent – à juste titre – comme d’insupportables donneurs de leçons, voilà qu’à l’heure où sont écrites ces lignes, le pays s’installe aussi dans la pénurie de carburant. Au « ça va mieux » présidentiel se substitue désormais le « tout va bien » gouvernemental concernant l’approvisionnement des stations-service. Avec des raffineries bloquées les unes après les autres, des routiers en grève et des pompes prises d’assaut, tout semble en effet devoir aller pour le mieux dans le meilleur des mondes… Espérons simplement qu’il restera assez de gasoil pour le déplacement des équipes, et pour les véhicules des forces de sécurité. Ajoutez à ce tableau digne du Cantique de l’Apocalypse joyeuse d’Arto Paasilinna des conditions atmosphériques dignes d’un beau mois de novembre, et vous obtenez un cocktail qui devrait booster les ventes… d’antidépresseurs! Si, bien sûr, les pharmacies sont approvisionnées. Autant dire qu’il faudra sans doute jeter un voile pudique sur cette saison touristique 2016 dans l’univers dit du incoming. En espérant, d’un autre côté, que les clients oublieront vite les dangers du transport aérien…