Impossible désormais de minimiser l’angoisse qui étreint le cœur d’une majorité de nos concitoyens. La litanie des actes terroristes commis, ou déjoués, sur notre territoire au nom d’une idéologie politico-religieuse mortifère ajoute chaque jour une pierre nouvelle à la montagne d’inquiétude qui semble assombrir l’horizon des Français.
Pire que tout pour le secteur d’activité qui nous intéresse, les touristes étrangers, sans doute moins bien armés encore que nous pour faire face à cette adversité, commencent à déserter en masse nos monuments et nos plages. Ajoutez à cela l’inquiétude légitime des masses quant à l’avenir économique d’un pays où l’État peine vraiment à faire le choix d’une stratégie industrielle, sociale et fiscale claire et décodable par le plus grand nombre, et vous avez d’ores et déjà un cocktail particulièrement déprimant. Malheureusement pour les inquiets, le spectacle électoral qui commence, et voit réunis sur la même estrade du grand théâtre de la Nation tous les bateleurs et bateleuses sûrs de leur talent, ressemble pour l’instant, et fort pauvrement, à la énième représentation de fin d’année de l’école du cirque, options pantomine et jonglerie. Pas sûr que les spectateurs avertis que nous sommes tous collectivement trouvent rassurant de confier les clés de l’Elysée à l’un ou l’autre des prétendants, alors que chacun pressent pourtant l’historicité du moment.
Las, tout cela ne serait que billevesée si une terrible nouvelle n’était venue ces derniers jours assombrir encore plus le ciel de notre beau pays, et de nouveau mettre à mal une des composantes incontournables de son identité. En effet, voilà que les grands médias, fatigués sans doute de ne mettre sur le devant de la scène que la face sombre de notre humanité, ont décidé il y a quelques jours de se tourner vers une vision champêtre de l’Hexagone en nous proposant un de ces marronniers dont nous autres, journalistes, avons le secret. C’est donc bien en savourant comme il se doit un beau sujet sur les vendanges à venir que nous avons pu découvrir, sans aucune préparation psychologique, la misère programmée de la cuvée 2016.
Trop d’eau en juin et pas assez depuis, voilà à quoi se résume désormais la fin d’un monde, et de notre ultime fierté nationale! Après cela, comment voulez-vous que la France n’ait pas peur?