Personne ne doute plus aujourd’hui que la mise en application de la loi NOTRe bouleversera totalement le paysage des responsabilités dans nombre de domaines, à commencer par celui de la promotion du tourisme dans l’Hexagone. Combinée à la baisse générale des dotations de l’État et à la disette qui semble devoir s’installer durablement dans les engagements de dépense publique des collectivités territoriales, l’avenir radieux que l’on prête parfois à cette activité est loin de faire l’unanimité. A dire vrai, il convient aussi d’ajouter à cet ensemble de facteurs anxiogènes l’incertitude quasi totale qui règne dans nos belles campagnes quant à l’organisation exacte des différents échelons des compétences. Tout est en effet fonction d’une agrégation de facteurs aussi divers que la logique – quand il en reste – que la couleur politique des différentes instances concernées, l’intérêt des responsables ad hoc, les budgets, voire les locaux, alloués à la promotion, et de l’historique de l’usage de ces compétences au sein de ces institutions. Autant dire en résumé que bien peu des interlocuteurs régionaux savent aujourd’hui précisément qui fera quoi demain. Tout juste craignent-ils généralement, non sans une certaine inquiétude perceptible, que la promotion touristique ne devienne rapidement une variable d’ajustement budgétaire dans le contexte économique contraint qui est celui de la majorité des collectivités. Et ce qui est sans doute moins dommageable lorsque l’on s’appelle Paris – encore que – peut rapidement le devenir pour de petites cités provinciales pas toujours bien situées sur la carte par les aficionados de l’autoroute que sont devenus les Français, ou les visiteurs étrangers. Tout le monde n’a pas une tour Eiffel, un château incontournable ou un vignoble de rang mondial à mettre en avant! Le remarquable travail de développement de la valeur touristique de nos terroirs, qui a été effectué ces dernières années, passera-t-elle à la trappe des contingences de la loi NOTRe?
Bien malin qui peut le dire aujourd’hui. Cependant, avoir maintenu la France au fil du temps au premier rang des destinations touristiques mondiales participe d’un travail de fourmis qui a été mené par l’ensemble de ces institutions.
Brader tout cela demain à l’aune d’une austérité qui ne veut pas se nommer serait, en revanche, une catastrophe économique.