Un triple attentat-suicide a eu lieu à l'aéroport international d'Istanbul hier soir. Une nouvelle attaque qui risque de plomber un peu plus le secteur touristique.
Actualisé à 16h30
Un triple attentat-suicide a frappé hier soir vers 22h (19h GMT) l’aéroport international Atatürk d’Istanbul. Au moins 41 victimes et 239 blessés sont à déplorer, selon le dernier bilan des autorités.
L’attaque n’a pour l’instant pas été revendiquée. Dans la nuit, le Premier ministre turc, Binali Yildirim, a tout de même indiqué à la presse que "les indices pointent Daech".
Des explosions ont d’abord eu lieu à l’entrée du terminal des vols internationaux. Puis les trois assaillants ont tiré sur des passagers et des policiers en faction avec des armes semi-automatiques avant d’activer leurs ceintures d’explosifs.
Les vols ont été suspendus avant de reprendre à partir de 3h (minuit GMT). Dans un communiqué, l'ambassade de Turquie en France a annoncé ce mercredi que "les mesures de sécurité ont été renforcées" et que "l’aéroport est ouvert dès aujourd'hui au trafic aérien".
Ni l’identité des victimes ni celle des assaillants ne sont connues à ce stade. 13 ressortissants étrangers auraient été tués. Le président de la République François Hollande a d'ailleurs annoncé qu'"il y aurait deux blessés légers français".
Le tourisme au bord du gouffre
De son côté, le ministère des Affaires étrangères a publié une dernière minute sur son site Conseils aux voyageurs indiquant que "de fortes perturbations du trafic aérien sur Istanbul sont à prévoir dans les heures voire les jours qui viennent". Il est recommandé d'"éviter la zone de l’aéroport" et de prévenir ses proches "le cas échéant".
Le secteur touristique turc risque à nouveau de pâtir de cette attaque, la cinquième du genre depuis le début de l’année. Depuis un an, les attentats à Istanbul et à Ankara ont fait près de 200 victimes et des milliers de blessés.
Résultat : les arrivées sont au plus bas depuis vingt-deux ans. En mai, le nombre de touristes étrangers a chuté de près de 35%, à 2,5 millions de visiteurs, selon le ministère du Tourisme turc. L’industrie touristique est parmi les plus importantes du pays, générant près de 30 milliards d’euros par an.
Les Français délaissent la Turquie
A fin mai, le pays était en chute de 77% dans les prises de commandes pour l’été 2016 par rapport à l’été dernier à la même époque, selon les données du Seto.
A l’occasion de la présentation de son baromètre semestriel ce matin, le président du syndicat, René-Marc Chikli, s'est attardé sur la situation de la Turquie : "Les TO vont bien évidemment répondre aux inquiétudes des clients qui partent cette semaine. Pour l’instant, nous n’avons pas pris de décision concernant les reports. Nous laissons aux TO le soin de traiter les dossiers au cas par cas : nous savons qu’ils auront l’intelligence de proposer des solutions alternatives à ceux qui ne souhaitent plus aller en Turquie".
Le Seto a prévu de dresser un premier bilan dans 48 heures afin de déterminer s’il y a une décision officielle à prendre concernant la destination. Dans un communiqué, le syndicat rappelle que "les conditions générales de vente restent en vigueur et applicables" concernant les voyages à forfait. Les programmes pourront être adaptés, avec l'aide des réceptifs, "en fonction de la situation".
L’attaque pourrait aussi nuire au développement de Turkish Airlines, seule compagnie turque reconnue à l’international et dont le hub est l’aéroport Atatürk. Ce dernier a accueilli 60 millions de passagers en 2015.
Manon Gayet et Stéphane Jaladis, avec AFP