Les 11èmes Universités d'été d'AirPlus ont mis la technologie silencieuse à l'honneur, et ont abordé l'automatisationsous toutes ses formes, dans le voyage d'affaires et ailleurs.
La 11ème édition d'Univ'AirPlus, l'université d'été d'AirPlus, s'est déroulée hier à Paris, sur le thème du silence. "Après l'hyperconnection et la digitalisation outrancière, voire intrusive, l'innovation doit permettre l'efficacité, la simplicité et la sécurité, a déclaré John Baird, Pdg d'AirPlus, en préambule. La technologie nécessaire doit être silencieuse et discrète".
Une série d'interventions ont ponctué l'après-midi, autour de l'Intelligence Artificielle, des objets connectés, des nouveaux moyens de paiement et de la place de l'humain. Voici les points forts du séminaire.
Rand Hindi, co-créateur de la start-up Snips : "Les technologies silencieuse sont-elles une utopie? Mais elles sont déjà là ! Le Big Data, avec son volume de données considérable, a accéléré l'Intelligence Artificielle. On a suffisamment de données pour aller très loin, et les capacités de calcul sont devenues gratuites.
Pour qu'un assistant artificiel réplique notre comportement, il faut qu'il ait accès à nos données personnelles, notre compte bancaire, notre voiture....Du coup, on a l'impression que tout nous échappe et cela crée de l'angoisse. Mais je rappelle que les nouvelles techniques de cryptage sont incompréhensibles par le cloud. Je pense que l'on peut allier la garantie de confidentialité à la puissance du cloud.
L'Intelligence Artificielle doit pouvoir éliminer les frictions lors d'un voyage d'affaires. L'assistant personnel doit agir comme un agent au téléphone. Il peut créer un parcours assisté de bout en bout, proposer des solutions en amont, comme par exemple faire apparaître un bouton sur l'écran de mon téléphone pour appeler un taxi, sans avoir besoin de passer par l'appli.
J'ai d'ailleurs créé Snips, qui est une sorte de Google Maps avec un assistant intégré.
Les humains ont toujours le choix de déléguer ce qu'ils veulent aux robots, pour se débarrasser des frictions au quotidien. Je pense que l'on vit actuellement une phase de transition, où l'on a le nez baissé sur le téléphone sans se parler. La prochaine étape nous libérera de ça, pour passer plus de temps à discuter entre humains!".
Guillaume Rio, responsable Techno Trends à l'Echangeur : "Les robots permettent le commerce conversationnel, comme Luka, qui localise l'internaute et le met en contact avec des commerçants partenaires dans son environnement proche.
Dans le voyage, Kayak a créé il y a quelques mois l'app Lola, qui gère le parcours de bout en bout par chat. Le service de messagerie Messenger de Facebook, qui compte 900 millions d'utilisateurs, a développé M, son assistant personnel, pour aider les internautes à trouver une idée d'anniversaire en fonction des posts laissés par les amis, et pourquoi pas un lieu de vacances?
Amazon a lancé l'objet connecté Echo, qui gère la domotique, la voiture, etc, sur reconnaissance vocale. De leur côté, les moyens de paiement par mobile connaissent un big bang : Selfie Pay, Apple Pay, Ali pay Wallet, ...".
Jean-Marc Vittori, éditorialiste aux Echos : "Je crois dans la mutation centrée sur l'humain. Même si selon deux économistes américains, sur 700 professions, 47% sont automatisables car toute une série de travaux répétitifs peuvent être remplacés, il reste de la place pour imaginer ensemble. Le mot qui revient le plus en ce moment, est "partenariat". Certaines activités demandent beaucoup de partenariats, d'externalisation, pour être plus souples et plus agiles. La voiture autonome, par exemple, oblige à travailler ensemble, à coopérer.
Après avoir embauché des forces physiques, puis des cerveaux, on embauche des coeurs, c'est à dire des personnalités promptes à partager et à coopérer. Cette économie des coeurs a déjà commencé. Il faut partager autrement la richesse et le travail.
Cette nouvelle mécanique favorise d'ailleurs les femmes, plutôt que les hommes, qui se situent davantage dans la compétition".
Catalina Cueto