Les aides apportées à Air France-KLM par les Etats français et néerlandais permettront au groupe "de tenir moins de 12 mois", selon son directeur général Benjamin Smith.
Benjamin Smith prend la parole et ce n’est pas très rassurant. Dans une interview accordée au journal l'Opinion et publiée aujourd’hui, le directeur général d’Air France-KLM estime que les 14,2 milliards de trésorerie et de lignes de prêts dont disposait le groupe au 30 juin lui permettront « de tenir moins de douze mois ». « Nous sommes en train de discuter avec nos actionnaires de la manière de renforcer notre bilan au-delà de cette période. Un, trois ou cinq milliards d’euros ? Il est trop tôt pour chiffrer le montant d’une éventuelle recapitalisation. Cette question sera décidée avant la prochaine assemblée générale », explique-t-il. L’AG se tient habituellement au cours du deuxième trimestre.
Diminuer les coûts le plus possible
En attendant, le groupe poursuit une partie du plan à cinq ans présenté en fin d’année dernière et devrait même le faire monter en puissance. Ce plan, qui tourne définitivement la page de Joon et de HOP! pour se recentrer sur les segments les plus rentables, prend notamment forme avec le développement de Transavia sur l’Hexagone mais aussi avec la suppression de plusieurs lignes domestiques.
« Nous savions, avant la pandémie, que nous devions transformer le groupe pour le rendre plus fort. Le plan que nous avons annoncé en novembre 2019 est toujours pertinent, mais la crise nous oblige à l’accélérer. Il nous faut faire beaucoup plus pour réduire nos coûts. Nous faisons toutes les économies possibles au sein du groupe et dans les compagnies, c’est indispensable pour réussir à traverser les mois à venir », affirme Benjamin Smith.
Continuer à s’adapter
Pour réduire encore davantage ses coûts, le groupe a annoncé début juillet qu’il allait devoir se séparer de 17% de ses effectifs d’ici à 2022, ce qui représente plus de 7 500 postes supprimés. De plus, avec une activité qui ne représente que 40% de celle enregistrée l’an dernier, le groupe a placé la grande majorité de ses salariés au chômage partiel jusqu’à fin octobre.
« Au-delà de cette date, nous discutons avec les organisations syndicales de toutes les possibilités, en favorisant les dispositifs d’activité partielle de longue durée. Si nous nous basons sur les dernières semaines, il est clair que le rebond du trafic sera plus lent que prévu. Lorsque nous avons négocié l’aide de l’Etat au printemps, nous avions annoncé que nous ne retrouverions pas le niveau de 2019 avant 2024. C’est pourquoi nous allons devoir continuer à nous adapter », note le DG, qui impose une nouvelle règle : opérer uniquement les vols rentables.