Le secrétaire d'Etat chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a réagi mercredi matin à l'annonce de la suppression prochaine de 7 560 postes par la compagnie Air France.
La nouvelle se confirme. Alors qu'une suppression possible de 8 000 à 10 000 emplois était évoquée il y deux semaines dans la presse, les syndicats ont appris mardi qu'Air France souhaite bel et bien tailler dans ses effectifs. La direction de la compagnie nationale veut en effet supprimer plus de 7 500 postes d'ici fin 2022, selon des sources syndicales à qui elle a présenté le détail des réductions prévues, provoquées par la crise sanitaire. Ces suppressions de postes concerneraient 6 560 des 41 000 salariés de la compagnie aérienne, et plus de 1 000 emplois au sein de Hop !, soit 37 % des effectifs de la filiale low-cost.
Une décision qui a rapidement faire réagir l'État. « Ces chiffres dépendent beaucoup, à la fois des dispositifs d'entreprise et de la reprise du trafic (…) Nous avons demandé à la direction d'Air France d'avoir le moins de départs contraints possible, de privilégier les départs volontaires. Nous serons extrêmement attentifs à ce que le retrait de l'activité, ou la contraction de l'activité, ne se fasse pas au détriment du territoire », a expliqué mercredi matin Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d'Etat chargé des Transports, interrogé à ce sujet sur BFMTV.
7 milliards d'euros « pour survivre »
Pour aider la compagnie aérienne, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait annoncé le 24 avril dernier une enveloppe totale de 7 milliards d'euros, composée de 4 milliards de prêts bancaires garantis à 90% par l'Etat et de 3 milliards de prêt direct de l'Etat. Un montant qui ne semble donc pas empêcher la compagnie de supprimer des emplois. « L'État a soutenu Air France avec 7 milliards d'euros. Ce ne sont pas 7 milliards, comme je l'ai entendu, pour payer des plans sociaux. Ce sont 7 milliards pour pouvoir survivre, pour pouvoir payer les salaires à la fin du mois », a commenté Jean-Baptiste Djebbari.
Le secrétaire d'État, qui doit désormais surveiller le dossier de près, aura également fort à faire avec Airbus, le constructeur aéronautique ayant lui aussi annoncé mardi la suppression de 15 000 postes, dont 5 000 en France, pour faire face à la crise liée au Covid-19. Un plan social - le plus important depuis 1969 - jugé « excessif » par le ministère de l'Économie.