Face à la crise inédite traversée par les compagnies aériennes, plusieurs gouvernements prennent des mesures radicales pour maintenir à flot la trésorerie exsangue des transporteurs nationaux.
La décision est tombée hier. Le ministère de la Transition écologique et solidaire a annoncé sur son site web « reporte[r] plusieurs taxes et redevances aéronautiques », « sur la proposition de Jean-Baptiste Djebbari », secrétaire d'État chargé des Transports. « Cette décision aidera les compagnies aériennes concernées à affronter la crise sanitaire du Covid-19, (…) en reportant sur les années 2021 et 2022 le paiement de certaines taxes et redevances exigibles entre mars et décembre 2020 », affirme le communiqué.
Un mécanisme compatible « avec les règles [européennes] sur les aides d’État ». « Le report sur les redevances est mis en place en collaboration avec Eurocontrol, à qui la France a délégué le recouvrement, auprès de l'ensemble des compagnies aériennes fréquentant les aéroports de métropole, de la redevance pour services terminaux de la circulation aérienne. »
Nationalisation d’Air France non exclue, Dubaï au chevet d’Emirates
De manière plus radicale, Jean-Baptiste Djebbari affirmait la semaine dernière que la nationalisation d’Air France n’était pas exclue pour sauver le transporteur national de la faillite. Une hypothèse qui a suscité un tollé parmi certains dirigeants d'entreprises du tourisme.
Pourtant, le gouvernement français n’est pas le seul à prendre des mesures pour maintenir à flot les transporteurs. Dubaï a décidé mardi de soutenir sa compagnie nationale en injectant directement des capitaux dans la compagnie Emirates.
« Emirates, notre transporteur national, a fait de Dubaï une plaque tournante mondiale du transport aérien et a une grande valeur stratégique étant l’un des principaux piliers de l’économie de Dubaï ainsi que l’économie des Emirats arabes unis en général », a assuré le prince héritier de l’émirat.
L’Organisation arabe des transporteurs aériens a d'ailleurs exhorté les gouvernements régionaux à fournir d’urgence une aide financière aux compagnies nationales, en plus d’allègements fiscaux et d’exonérations des frais.
50 milliards de dollars pour les compagnies américaines
Dès le samedi 21 mars, les patrons des plus grandes compagnies aériennes américaines ont demandé au Congrès une aide immédiate pour les 75 000 professionnels du secteur. Dans une lettre conjointe, ils affirmaient que le secteur avait déjà pris des mesures pour se protéger des effets catastrophiques de la pandémie de Covid-19 à hauteur de 30 milliards de dollars.
Si deux plans de relance ont en effet déjà été votés par le Congrès, le Wall Street Journal affirmait il y a quelques jours que le gouvernement fédéral pourrait carrément prendre des participations dans les compagnies aériennes américaines, en échange d'une aide globale de 50 milliards de dollars.
Une aide qui s’inscrit dans le cadre d'un plan massif de 2 000 milliards de dollars pour soulager l'économie américaine, voté par le Congrès et promulgué par le président Trump le vendredi 27 mars.