Air France, Lufthansa, British Airways, Air Canada, United... Toutes envisagent des suppressions d'emplois dans les douze mois à venir. Et elles ne sont pas les seules, selon un sondage réalisé par IATA.
C'est une enquête alarmante menée auprès du secteur aérien. Une majorité de compagnies aériennes dit envisager des réductions d'effectifs dans les douze mois à venir en raison d'une reprise du trafic aérien freinée par les incertitudes liées au Covid-19, selon un sondage publié début août par l'Association internationale du transport aérien (IATA).
« La majorité (55%) des responsables de compagnies aériennes interrogés s'attendent à devoir réduire leurs effectifs au cours des 12 mois à venir » en raison d'un trafic qui va rester faible à court terme, a indiqué IATA dans un communiqué, selon un questionnaire sur la confiance des dirigeants de compagnies envoyé à plus de 300 compagnies aériennes partout dans le monde.
Chute du trafic de 63% en 2020
Ainsi, 45% des dirigeants ont indiqué avoir déjà réduit leurs effectifs en raison de l'impact de la crise du Covid-19 sur le secteur du transport aérien. 57% d'entre eux s'attendent à un recul de leur rentabilité au cours des 12 prochains mois et pensent que les prix des billets pourraient baisser en raison de la faible reprise de la demande. Enfin, 19% misent sur une augmentation progressive des tarifs une fois que l'équilibre entre l'offre et la demande sera retrouvé.
L'association ne s'attend pas à un retour à la normale du trafic aérien avant 2024. Elle estime à 63% la chute du trafic en 2020 par rapport à 2019, avec un manque à gagner de 419 milliards de dollars pour le secteur. L'Asie Pacifique et l'Europe devraient être les premières à retrouver un trafic au niveau de celui de 2019, alors que l'Amérique du Nord et l'Amérique latine devraient connaître un retour à la normale plus lent qu'ailleurs, selon IATA.
Le détail des suppressions de postes envisagées :
L'américaine United a annoncé qu'elle pourrait licencier jusqu'à 36 000 salariés. American Airlines a évoqué le chiffre de 25 000 suppressions. L'allemande Lufthansa veut supprimer 22 000 emplois, Air Canada 20 000, British Airways 12 000, Air France-KLM jusqu'à 12 500, l'australienne Qantas 6 000, le scandinave SAS 5 000, le britannique EasyJet 4 500.
LATAM, la compagnie la plus importante d'Amérique latine, a annoncé la suppression de 2 700 emplois et est placée, comme la colombienne Avianca, sous la protection de la loi américaine sur les faillites.
En dépôt de bilan, le géant australien Virgin Australia est quant à lui en passe d'être racheté par une société américaine et a annoncé qu'il allait fermer l'une de ses filiales et supprimer 3 000 postes. Enfin, la britannique Virgin Atlantic a déposé le bilan aux Etats-Unis et a déjà annoncé la suppression de 3 000 emplois.