Cette initiative vise à contrer les offres low cost qui arrivent sur l’océan Indien.
Corsair lance un tarif sans bagage de soute pour les vols La Réunion-Paris-La Réunion entre le 23 janvier et le 24 juin 2017 pour les départs, et entre le 1 février et le 29 juin pour les vols retours. La compagnie explique qu’elle a constaté à la suite d’une étude qu’une partie de la population réunionnaise embarque sans enregistrer de bagage en soute ou encore part en couple avec un seul bagage pour deux. Une analyse qui n’est pas confirmée par les autres transporteurs sur cet axe.
L’économie réalisée avec le billet sans bagage n’est pas anodine : il coûte 599 euros avec seulement un bagage de cabine de moins de 12 kg contre 659 euros pour le tarif classique avec un bagage de soute de 23 kg, soit 10% d’économie. Le porte-parole de Corsair nous a précisé que cette offre, expérimentale, pourrait être élargie à d’autres destinations du réseau si cela est un succès.
Notons que la typologie du passager de Corsair (Antilles, Réunion, Sénégal, Côte d’Ivoire, Madagascar) veut qu’il voyage souvent avec beaucoup de bagages… Effet secondaire de cette incitation à voyager léger, les Airbus A330-300 qui desservent La Réunion en basse saison à la place des Boeing 747-400, sont en limite d’autonomie.
Notamment au retour avec une composante de vent contraire, des kilos de moins en soute peuvent être remplacées par des litres de plus de kérosène, évitant une escale technique intermédiaire toujours pénalisante en termes de temps, d’image et de finances.
L'arrivée de French blue en ligne de mire
L’arrivée annoncée à La Réunion de French blue, la low cost du groupe Dubreuil et compagnie sœur d’Air Caraïbes, qui pratique déjà un tarif sans bagage sur la République dominicaine, incite ses concurrents à s’aligner, ce qui dans le cas de Corsair éloigne la compagnie du modèle revendiqué de transporteur classique.
Dans les états-majors des compagnies, on cherche la parade à la concurrence des low cost long-courriers. A défaut d’une attitude offensive qui consisterait à lancer une filiale du même modèle, des démarches seulement défensives apparaissent.
Ainsi, quatre des cinq récentes "promos flash" d’Air France concernent des destinations desservies au départ de Paris par des compagnies à bas prix (San Francisco, Miami, La Havane, Punta Cana).
Thierry Vigoureux