L’époque est à la grande frayeur… Qu’est-ce qui est plus flippant que le déficit grec ? Le gouffre irlandais. Lui-même peau de bique au regard de l’abysse annoncé en Espagne. Lui-même peanuts au regard de…, etc. Qui sera le prochain pays à sortir de la liste du triple A ? Pour ceux qui vivent sur Mars, nous ne parlons pas ici d’une andouillette de standing, mais de la notation qui permet aux États d’emprunter à un taux décent. Perdre son AAA, c’est la promesse de rejoindre le groupe gracieusement qualifié de PIIGS par quelques AngloSaxons arrogants pour désigner les nations fauchées : Portugal-Italy-Ireland-Greece-Spain. Il ne vous aura pas échappé que l’acronyme signifie « cochons », pour ne pas dire « porcs ». Charmant. Pourtant, lorsqu’on veut se rassurer à bon compte, on écoute les analystes nous raconter, quelques mois seulement après les émeutes de l’Acropole, que la Grèce « est sur la bonne voie ». Après avoir frôlé le Big One, on a envie d’y croire. Avec nos petits moyens, dans le tourisme aussi, on aime jouer à se faire peur. Dans la série on-se-fait-des-cheveux-pour-le-fun, la loi Novelli annonçait son cortège de méchants « nouveaux entrants ». Finalement, un an après le passage au Code du tourisme new-look, tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes (lire p.8 et 9). Remarquez, c’est la moindre des choses, vu le succès phénoménal de la déspécialisation des baux, présentée à l’époque comme la contrepartie de la libéralisation du secteur. Résultat : une bonne trouille pour pas un rond. Mais si le pire n’est jamais sûr, il est encore possible ! Grrrrrr…