Il y a des moments où l’on se passerait bien d’être une exception… Si l’exception culturelle française a plutôt réussi au cinéma national, celle qui consiste à disposer d’une pléthore de voyagistes contribue à plomber un peu plus la rentabilité du tour-operating hexagonal. La crise, les changements de comportements du consommateur et le manque de réformes structurelles sont à l’œuvre, chez des professionnels qui payent cash la surcapacité et le morcellement de l’offre. Les résultats annuels des deux mastodontes du secteur, Thomas Cook et TUI Travel, dans l’Hexagone, nous rappellent à quel point la conjoncture n’est pas une malédiction pour tout le monde. TUI Travel en particulier, qui vient d’annoncer des « résultats records » partout, ou presque, sauf en France. Comment ne pas s’interroger sur le résultat opérationnel du marché britannique qui atteint près de 200 M£ en 2012 contre près de 150 M£ l’année dernière, malgré une économie britannique tout aussi vacillante que sur le continent (lire p. 10) ? En plus d’être atomisé, le tour-operating français souffre d’une autre exception : l’environnement souvent sublime dans lequel évoluent ses clients. Dans ces conditions, rester chez soi ne fait pas tant figure de punition, comme semble l’indiquer un mouvement grandissant de « staycation », autrement dit les vacances passées à la maison (lire p. 6). Pour lutter, les mesures et l’innovation doivent être à la hauteur de la situation : exceptionnelles…