Bien que peu touchée par l’épidémie de Covid-19, la destination est pénalisée par la quarantaine imposée aux visiteurs jusqu’au 10 juillet. Elle met néanmoins tout en œuvre pour les accueillir, de nouveau, dans les meilleures conditions.
Les nouvelles dispositions adoptées par le Ministère des Outre-Mer, le 12 juin dernier, ont sonné comme la fin d’un cauchemar pour la Martinique. A compter du 10 juillet, la quarantaine mise en place pour se rendre sur le territoire sera supprimée et seul un test de dépistage réalisé 72h avant le départ sera exigé. Jusqu’à cette date, les touristes testés négatif au covid-19 doivent s'isoler pendant 7 jours et ceux qui n’ont pas été testés sont placés en quatorzaine.
L’île, pourtant peu touchée par la pandémie, a dû faire face à des mesures sanitaires très drastiques. Jusqu’au 22 juin, les visiteurs qui souhaitaient s’y rendre ne pouvaient le faire qu’en cas de motif impérieux. « Il a fallu faire beaucoup de lobbying auprès du gouvernement pour que des protocoles clairs soient mis en place. C’est une bonne nouvelle mais ce n’est pas la panacée », reconnaît François Baltus-Languedoc, directeur général du Comité Martiniquais du Tourisme.
En effet, cette "mise en quarantaine" de la destination laisse encore des séquelles. A date, les taux d’occupation dans les hôtels sont de l’ordre de 10 à 20% et la visibilité sur la saison est faible. Pourtant, depuis le 1er juillet, 82% des structures hôtelières (soit 48 établissements et plus de 3 000 chambres) ont rouvert leurs portes et sont disponibles à la réservation.
Mais la Martinique va devoir encore faire preuve de patience avant que les touristes ne reviennent en nombre. « On ne s’attend pas à des flux de visiteurs importants cet été et on espère réaliser des ventes de dernière minute. Le fait de devoir faire un test de dépistage avant de venir peut être perçu comme un frein mais il faut le voir comme une opportunité pour nos visiteurs d’avoir la garantie d’arriver sur un territoire sain », poursuit le DG.
Le trafic aérien reprend doucement
La fin de la quarantaine s’accompagne également d’une relance du trafic aérien. À partir du 10 juillet, le nombre de passagers autorisés sur chaque vol sera déplafonné et le nombre de vols à destination de la Martinique va progressivement augmenter, en accord avec les élus des territoires.
Au départ de Paris-Orly, Air Caraïbes et Corsair ont déjà repris leurs vols directs quotidiens vers Fort-de-France depuis le 26 juin, Air France continuera, quant à elle, à opérer ses vols quotidiens en direct, au départ de Paris CDG jusqu’au 5 juillet, puis au départ d’Orly dès le 6 juillet. De son coté, Level proposera 3 vols directs par semaine à partir du 1er août.
En revanche, le trafic ne redécolle pas sur l’international. « Il faut que Norwegian puisse revoler, American Airlines aussi, qui ne reviendrait qu’à partir du 12 décembre. Nous n’avons pas de précisions sur Air Canada », indique François Baltus-Languedoc, alors que le Canada est le second marché de l’île derrière la France hexagonale.
Plusieurs vagues de communication
Ce contexte peu rassurant a vite fait comprendre au Comité Martiniquais du Tourisme qu’il devait, en premier lieu, miser sur la clientèle de proximité pour relancer l’activité. Une première vague de communication a récemment été lancée avec un programme « Partez en vacances en Martinique », pour encourager les Martiniquais et les habitants des îles voisines (Guadeloupe, Saint Martin, Saint Barthélémy) à visiter la Martinique et soutenir le tourisme local. Un site dédié (partezenvacancesenmartinique.com) a également vu le jour.
Une autre campagne de communication, cette fois de dimension nationale, est prévue en octobre avec le soutien d’Atout France. Enfin, une dernière phase est envisagée à partir de novembre pour la soutenir reprise du marché international.