Décision de l'OMS, villes confinées, sites touristiques fermés... La situation évolue d'heure en heure en Chine. Tour Hebdo fait le point sur les informations à retenir avant le week-end.
Article mis à jour le 24/01/2020 à 16h45
1/ Pas d’urgence internationale pour l’OMS
Deux jours de comité d’urgence à son siège de Genève et finalement une déclaration en demi-teinte. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu jeudi « l’urgence en Chine » liée à l'apparition d'un nouveau coronavirus mais a jugé qu’il était « trop tôt » pour parler « d’urgence de santé publique de portée internationale ». L’OMS n’a jusqu’ici utilisé le terme d’urgence internationale lors de rares épidémies de grande ampleur comme la grippe porcine H1N1 en 2009, le virus Zika en 2016 et la fièvre Ebola qui a ravagé certaines régions d’Afrique de 2014 à 2016 et qui sévit encore en République démocratique du Congo depuis 2018.
L’institution basée en Suisse assure qu’il n’y a pour l’instant aucune preuve de transmission entre humains en dehors de la Chine et qu’elle semble y être « limitée à des groupes familiaux et à des travailleurs de la santé ». Aucune restriction de voyage n’est recommandée à date mais des dépistages doivent être établis dans les aéroports. Il n’y a actuellement aucun traitement ni vaccin contre ce coronavirus.
2/ Plus de 10 villes mises en quarantaine
Ce vendredi, plus de 40 millions de Chinois étaient confinés dans leurs villes respectives suite aux mesures de protection prises par les autorités pour endiguer la propagation de la pneumonie virale qui touche le pays. Au total, 13 municipalités ont pris des mesures de confinement dans la région de Wuhan, dans le centre de la Chine.
C’est dans cette ville de 11 millions d’habitants que l’épidémie a pris naissance en décembre dernier. Des arrêtés restreignent ainsi les transports au départ de Wuhan pour limiter la transmission du virus : tous les trains et avions ne peuvent plus circuler et les autoroutes sont bloquées jusqu’à nouvel ordre. Les autocars et les bateaux ont reçu l’ordre de ne plus circuler dans les deux sens. Le port du masque est obligatoire sous peine d’amende.
Le dernier bilan fait état de 830 personnes atteintes par la maladie en Chine, dont 26 mortellement. A l’étranger, plus de 500 cas ont déjà été recensés.
3/ Des lieux historiques et touristiques fermés
Cette épidémie survient alors que démarre ce vendredi le long week-end du traditionnel Nouvel An chinois, veille du premier jour de l’année du rat. Des centaines de millions de déplacements liés à ces congés sont attendus et risquent de favoriser la contagion. La capitale a d’ores et déjà annulé les festivités du Nouvel An et la Cité interdite de Pékin est fermée jusqu’à nouvel ordre. Le parc d’attractions Disneyland de Shanghai est également fermé au public.
Surtout, des sections de la Grande Muraille de Chine, les tombeaux de Ming, la forêt des pagodes et le stade national de Pékin fermeront à partir d’aujourd’hui ou de demain pour « prévenir et contrôler » la propagation de la maladie, assurent les autorités. Aucune réouverture n’est prévue avant le 30 janvier pour le stade pékinois.
Le Conseil mondial des voyages et du tourisme (WTTC) craint en tout cas que cette nouvelle épidémie en Chine ne provoque de graves conséquences économiques si sa propagation crée la « panique ». « De précédents cas ont montré que fermer des aéroports, annuler des vols et fermer des frontières a souvent un impact économique plus important que l'épidémie elle-même », a déclaré Gloria Guevara, la présidente du WTTC. « Contenir la propagation d'une panique inutile est aussi important que contenir le virus lui-même », a-t-elle ajouté, soulignant la nécessité de « l'activation rapide de plans d'urgence efficaces ».