La Thaïlande, le Japon et plus généralement l'Asie du sud-est voient les touristes chinois déserter leurs sites depuis la découverte du coronavirus à Wuhan. En France, les TO continuent de vendre ces destinations, malgré l'inquiétude grandissante des voyageurs.
C'est l'effet papillon. Après la découverte d'un coronavirus dans centre-est de la Chine et la propagation des cas dans plusieurs pays – dont la France – les autres pays d'Asie, très dépendants des visiteurs chinois, voient aujourd'hui leur nombre de touristes chuter. Dans une moindre mesure, c'est le tourisme mondial qui pourrait souffrir des répercussions du virus.
Pour le marché français, la situation est pourtant tout autre. Si les voyages vers la Chine ont été suspendus jusqu'au 21 février, suite aux dernières directives du SETO, les autres destinations ne sont, pour le moment, pas véritablement impactées par la propagation du virus. « Nous recevons des appels de clients ayant réservé sur d'autres destinations, notamment en Asie du sud-est ou en Inde. Et même parfois pour des destinations où aucun cas de coronavirus n'a été détecté. Mais les conditions de voyages pour ces destinations autres que la Chine rendent les départs toujours possibles », indique Arthur Courtinat, DG des Maisons du Voyage.
Même réponse du côté d'Asia, qui rappelle qu'il n'y a « pas du tout d'alerte sur les destinations périphériques ». « C'est un peu tôt pour parler de répercussions. Nous suivons les recommandations de l'OMS et du Ministère des affaires étrangères. Il n'y a d'ailleurs aucune autre restriction vers la Chine en dehors de Wuhan », explique Guillaume Linton, DG d'Asia. « On continue pour le moment à prendre les réservations au delà du 21 février pour la Chine. Pour les plus inquiets, nous les rassurons en leur expliquant notamment que notre intérêt n'est pas de les faire voyager dans des pays à risques. Notre priorité est leur sécurité et leur confort, et si risques avérés il y a, alors nous reverrons nos conditions de départ », ajoute-il.
Des réservations non validées
Pour l'agence parisienne Les Routes de l'Asie, il n'y a pas non plus de conséquences pour le moment. « Il y a évidemment quelques questions auxquelles nous essayons de répondre, mais nous avons beaucoup de voyageurs avertis parmi nos clients, qui s'inquiètent donc moins », témoigne Frédéric d'Hauthuille, directeur du groupe Globaltours. Idem pour l'agence Asie Infiny, qui appartient à East West Travel. « Il n'y a pas encore d'impact pour les autres destinations, avec des directives du SETO pour la Chine qui sont encore très récentes », nous répond-on.
Pour Asie Circuits, la découverte du coronavirus complique au contraire bien plus le travail. « Il n'y a pas eu encore d'annulations autre que la Chine, mais nous recevons énormément d'appels de clients très inquiets. Beaucoup souhaitent annuler mais ne peuvent pas pour le moment, car l'absence de restrictions de voyage vers ces destinations entraineraient des frais », explique Laure Fioramonti, responsable de l'agence. Avant de préciser : « Par contre, nous avions beaucoup de réservations en cours et finalement aucune n'a été validée, en particulier sur la Thaïlande, mais aussi sur le Japon, le Vietnam, le Laos ou le Cambodge ».
Pour l'heure, la situation n'est pas encore alarmante. Sur les 2 744 personnes contaminées à ce jour en Chine, 80 malades sont décédés. Pour le reste de l'Asie, ce sont 5 cas qui ont jusqu'à présent été recensés en Thaïlande, 4 en Malaisie, 4 à Singapour, 3 au Japon, 3 en Corée du Sud, 3 à Taïwan, 2 au Vietnam et 1 au Népal.