Le syndicat des Entreprises du Voyage a organisé ce matin un atelier de formation pour les agents de voyages sur NewGenISS, la nouvelle version du Billing Settlement Plan (BSP) de Iata, qui sera disponible le 1er juillet prochain. Tour Hebdo y était.
1/ Choisir son modèle d’accréditation
À partir du 1er juillet 2019, trois modèles d’accréditation seront accessibles : GoLite, GoStandard et GoGlobal. Le premier intéressera les structures qui émettent peu de billets d'avion. Elles n’auront pas besoin de se soumettre à une étude des bilans comptables mais n’auront de ce fait pas accès au paiement par crédit. À l’inverse, GoGlobal s’adresse à des agences de taille importante (comme des travel management companies), multi-destinations. Ce modèle leur donnera la possibilité de régler leurs émissions pour tous les pays sur une même plate-forme. Il n’y a rien à faire dans l’immédiat puisque l’ensemble des agences de voyages françaises seront automatiquement basculées sur le GoStandard début juillet. Il sera ensuite possible de changer de modèle en fonction des besoins de l’agence.
2/ Suivre régulièrement ses émissions par rapport au RHC
C’est le pilier de cette transformation du BSP. Contrairement à aujourd'hui, les agences ne pourront plus émettre sans limites puisque Iata inclut désormais dans son système une véritable gestion des risques. Les agences de voyages recevront désormais chaque année un document mentionnant leur « Remittante Holding Capacity » (RHC), c’est-à-dire leur capacité (financière) d’émission sur 15 jours. Pour fixer la RHC d’une agence, Iata prendra notamment en compte les trois quinzaines de jours ayant connu le plus d’émissions de billets. Vous pourrez suivre l’évolution de vos émissions par rapport à la RHC depuis votre portail Iata à compter du 1er juillet. Des notifications vous seront également envoyées lorsque 50%, 75% et 100% de ce plafond seront atteints. Vérifiez bien l’adresse mail renseignée pour recevoir toutes les informations !
Bon à savoir : si la RHC est dépassée ou en passe de l’être, il existe trois options : utiliser un autre moyen de paiement (comme le porte-monnaie électronique EasyPay), anticiper le versement d’une partie ou de l’intégralité de son dû à Iata ou souscrire une garantie financière supplémentaire.
3/ Surveiller tout changement juridique, financier… pour conserver sa classification
L’autre volet du nouveau BSP instauré par Iata consiste à classer les agences (A, B ou C) en fonction de leur niveau de risques et, par conséquent, limiter les facilités de crédit. Cette classification s’effectue à partir de l’évaluation financière de l’agence de voyages et des antécédents risqués dans les 12 à 24 derniers mois. Elle tient compte d’un certain nombre d’« incidents » listés par Iata : états financiers et/ou garantie financière non transmis à l’organisme, défaut de paiement, changement juridique non déclaré (changement d’actionnaire à plus de 30% des titres, statut légal, nom…) ou encore le déplacement de l’entité principale de l’entreprise vers un autre pays. Autrement dit, pour maintenir son statut, une agence n’a le droit à l’erreur qu’une fois tous les 24 mois.
Bon à savoir : le classement A permet de bénéficier d’un versement au BSP tous les 15 jours et la garantie financière n’est pas obligatoire. Toutefois, cette dernière est nécessaire en cas de classification en « B ». En ce qui concernent les agences qui recevront la lettre C, la garantie financière sera obligatoire et les versements au BSP s’effectueront toutes les semaines.
4/ Évaluer son besoin de garantie financière
Être accrédité Iata signifie que l’agence est détentrice d’une garantie financière (excepté pour le modèle GoLite). Iata lance ainsi une police d’assurance mondiale pour défaut de paiement, appelée Global Default Insurance (GDI). Présentée comme une alternative à la garantie bancaire, elle reste optionnelle et est pilotée par une filiale d’Allianz, Euler Hermes.
5/ Créer son porte-monnaie électronique
NewGen ISS lance un nouveau porte-monnaie électronique électronique sécurisé, baptisé EasyPay. L’objectif est de transférer (volontairement !) des fonds sur cet outil pour pallier une atteinte de la RHC ou payer plus rapidement une compagnie aérienne. Il faut simplement ouvrir le compte EasyPay sur le portail Iata. EasyPay ne pourra être utilisé qu’à hauteur des fonds transférés sur ce compte.
Bon à savoir : sur un GDS comme Amadeus, EasyPay est considéré comme une sous catégorie de la carte de crédit et devra donc être renseigné comme tel durant le processus de réservation. Environ 70% des compagnies aériennes acceptent ce moyen de paiement.