Les deux entreprises implantées en Chine dressent un premier bilan de l’impact du coronavirus sur leurs activités et revoient leurs prévisions de croissance à la baisse.
Près de deux mois après l’apparition des premiers cas et alors que le bilan dépasse désormais les 2 100 morts, plusieurs grands groupes viennent de communiquer sur les effets négatifs du coronavirus sur leurs activités.
Ainsi, la compagnie Air France, qui a suspendu l’ensemble de ses vols vers la Chine depuis le 30 janvier, a indiqué lors de la présentation ce matin de ses résultats annuels que « les développements récents liés au Covid-19 ont impacté les prévisions de demande, notamment sur le réseau asiatique. Cela se traduit par des coefficients de réservation long-courrier en baisse entre février et mai 2020. En conséquence, le groupe prévoit des recettes unitaires à change constant en baisse au premier trimestre 2020 ». La compagnie estime l’impact du coronavirus sur le résultat d’exploitation de - 150 à - 200 millions d’euros entre février et avril 2020. Air France ne prévoit pas de reprise progressive de ses vols avant le 15 mars prochain.
Plus globalement, Iata a indiqué ce soir que l'épidémie liée au coronavirus pourrait entraîner un manque à gagner de 27,8 milliards de dollars pour les compagnies aériennes, dont 12,8 milliards sur le seul marché intérieur chinois.
La baisse nette du nombre de passagers par rapport à 2019 pourrait être de 8,2% en 2020 dans la région Asie-Pacifique, estime l'Association. "Dans ce
scénario, cela se traduirait par une perte de revenus de 27,8 milliards de dollars en 2020 pour les transporteurs de la région", selon le communiqué de
Iata.
Pour sa part, le directeur général de l'Iata Alexandre de Juniac estime que "le trafic mondial sera réduit de 4,7% par le virus", évoquant la possibilité d'une "première baisse globale de la demande du nombre de réservations aériennes depuis la crise du SRAS de 2003".
3% du chiffre d'affaires global d'Accor
De son côté, Accor a également indiqué ce matin lors de la publication de ses résultats annuels « records » que 200 de ses hôtels en Chine et à Hong Kong avaient une activité à l'arrêt en raison de l'épidémie de coronavirus sur les 370 que compte son réseau. Une interruption qui a fait plonger le revenu par chambre de 90% depuis la mi-janvier.
Sur ces 200 établissements, une "soixantaine" gardent effectivement portes closes, a indiqué Sébastien Bazin, Pdg du groupe, et les autres "n'ont quasiment plus de clients, mais le gouvernement chinois n'a pas encore validé leur fermeture officiellement".
Le groupe attend cependant "le point de retournement" de l'épidémie pour pouvoir juger de son effet sur l'industrie hôtelière. "Personne ne sait combien de temps cela prendra de revenir à une situation normale", note le directeur général adjoint, Jean-Jacques Morin.
La Chine continentale, Hong Kong et Macao ne représentent toutefois que 3% du chiffre d'affaires global du groupe hôtelier sur les 5 036 hôtels qu'il compte actuellement.
Et à ce stade, l'épidémie n'a causé "à ce jour que 5 millions d'euros d'absence de redevances", a déclaré Sébastien Bazin sur BFMTV. "Ce n'est pas grand chose pour l'instant". Mais jusqu’à quand ?