Le secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne, entouré de plusieurs membres du comité de filière tourisme, a fait un point ce matin sur les chantiers en cours alors que la France entame la deuxième phase de son déconfinement.
« Ce 2 juin est un jour particulier qui se savoure. » Lors de son traditionnel point presse hebdomadaire, le secrétaire d’État chargé du tourisme Jean-Baptiste Lemoyne s’est réjoui des avancées pour le tourisme et l’hôtellerie-restauration alors que « la vie reprend un cours un peu plus normal ». La France entame aujourd’hui la phase deux de son déconfinement.
Pour la première fois depuis plusieurs mois, le comité de filière tourisme s’est donc réuni partiellement en présentiel, rue de la Convention à Paris (15e). L'occasion de faire un point sur les chantiers en cours et ceux à venir pour garantir la relance du tourisme.
Les bars, les cafés, les restaurants et les hébergements rouvrent leurs portes
Cette mesure est un premier soulagement pour les professionnels du tourisme : les bars, les cafés et les restaurants peuvent désormais rouvrir (en respectant la distanciation physique). En zone verte, la réouverture est totale ; en zone orange, seules les terrasses peuvent accueillir du public. Les campings et les hôtels rouvrent également leurs portes. Un soulagement pour les propriétaires, à l’approche de la saison estivale, essentielle à l’activité des hébergements de plein air.
« Nous réalisons 80% de notre chiffre d’affaires en juillet et en août et deux tiers de nos clients sont Français. Nous allons peut-être sauver la saison d’été 2020 », confie Nicolas Dayot, président de la Fédération nationale de l'hôtellerie de plein air (FNHPA). « Avant le 14 mai, nous enregistrions -80% de réservations quotidiennes par rapport à 2019. Après le 14 mai, nous avons quasiment retrouvé le même rythme que l’an dernier. Depuis jeudi dernier [jour des annonces du Premier ministre concernant la phase deux du déconfinement, NDLR], on a triplé le nombre de réservations journalières. On est en phase de rattrapage auprès des Français. »
L’événementiel et le monde de la nuit doivent attendre fin juin
« Nous n'oublions pas les établissements qui restent fermés, comme ceux du monde de la nuit et de l’événementiel, très pénalisés par l’interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes. Nous pensons aussi aux croisières », a listé le secrétaire d’État lors de son point presse. Les compagnies de croisières reportent en effet chaque mois la reprise de leurs itinéraires alors que plusieurs paquebots ont créé des foyers infectieux au début de l’épidémie.
Jean-Baptiste Lemoyne a aussi mentionné la situation difficile des guides-conférenciers. « Des réunions thématiques vont être organisées pour travailler sur les conditions de réouverture au moment de la phase trois [du déconfinement] », a-t-il ajouté. Le gouvernement souhaite rouvrir le plus d'établissements possibles d’ici à la fin juin pour booster la saison estivale touristique.
La question des territoires ultra-marins et de la Corse reste en suspens
Si les Français retrouvent la liberté de circuler au-delà de 100 kilomètres, la question de la mobilité vers et depuis les territoires ultra-marins et la Corse n’est pas encore réglée à ce jour. « Concernant les Outre-mers, le dispositif est encore assez strict avec le système de quatorzaine. Nous réfléchissons à un système de test 48 heures avant le départ, puis sept jours plus tard. Pour la Corse aussi, nous cherchons le bon équilibre », assure Jean-Baptiste Lemoyne. Pour l'heure, l’île de Beauté n’est pas accessible par avion sauf motif impérieux (mais l’est par bateau) et les territoires ultra-marins sont toujours coupés de la métropole, sauf motif impérieux là encore.
Les frontières intra-européennes rouvrent, il faut attendre pour le reste du monde
« Les trois quarts des pays européens ont l'idée de lever les contrôles aux frontières et les limitations de circulation au 15 juin. En revanche, une reconduction de quelques semaines de la fermeture des frontières extérieures de l’Union européenne pourrait survenir », prévient le secrétaire d’État chargé du tourisme. « On prépare donc l'accueil des Européens amoureux de la France cet été, nous sommes dans l’optique de les fidéliser. Mais avant tout, le moteur domestique va être essentiel pour la relance. » Valérie Boned, secrétaire générale des Entreprises du Voyage, a par ailleurs mentionné que les réservations en ligne vers l’Europe la semaine dernière ont représenté 20% de celles réalisées la même semaine l’an passé. En agences de voyages, ce même taux oscille entre 5 et 10%.
Les vacances en France sont plus que jamais à l’honneur
Pour soutenir l’organisation de vacances « bleu, blanc, rouge », Atout France et les Entreprises du Voyage se mobilisent pour présenter les atouts de l’Hexagone. L’opérateur en charge de la promotion touristique lance donc « Cet été, je visite la France », « une campagne qui va évoluer au fur et à mesure que les opportunités se présentent », affirme Christian Mantéi, président d’Atout France.
De son côté, le syndicat professionnel Les Entreprises du Voyage a lancé aujourd’hui une campagne sur les réseaux sociaux baptisée « Envie de France ». Jusqu'au 31 juillet, 3 posts par semaine seront dédiés à la promotion de l'offre France en agence de voyages, avec pour débuter cette campagne, la diffusion d'une vidéo. Par ailleurs et pour la première fois aux Entreprises du Voyage, deux influenceurs relaieront le message afin de toucher une audience plus jeune.
« On met le focus sur la campagne, le changement d’air, les vacances en famille », explique Valérie Boned, secrétaire générale des Entreprises du Voyage. « On montre aussi la valeur ajoutée des agences de voyages car ce n'est pas un réflexe pour les clients. Il existe des produits sophistiqués, avec des visites, des offres additionnelles, sur la destination France, l'une des préférées des Français pour juillet-août. » Les professionnels du tourisme ont enregistré 40% des réservations pour la France comparé à la même semaine l'année dernière.
Les saisonniers vont obtenir une plate-forme d’emploi dédiée
Ils seraient environ 500 000 dans le tourisme. Les saisonniers « attendent que les établissements rouvrent », assure Georges Rudas, ex-patron France d'Amadeus, également membre du comité de filière tourisme. Pour leur permettre de trouver un emploi rapidement pour la saison estivale, une plate-forme sera mise en ligne d’ici à la fin du mois de juin, compilant les offres de Pôle Emploi et celles des entreprises du tourisme.