Ce n’est pas un événement. Ce n’est pas un workshop. Ce n’est pas un week-end de détente au milieu de la semaine. Les Big Boss du tourisme mettent en relation les directeurs e-commerce avec leurs prestataires de service. Le reste est accessoire, ou presque.
Une grande salle, des tables de deux, des changements d’interlocuteur toutes les sept minutes (au son du gong). A la fin de l’entretien, le directeur digital Tourisme a le choix : un smiley rouge et le prestataire en face de lui peut l’oublier, un smiley orange et la discussion peut éventuellement continuer plus tard, un smiley vert : "Je veux travailler avec vous !" Objectif pour les sponsors : obtenir le plus de verts possible et les retrouver à leur table au déjeuner du lendemain.
Signer des deals
Les 5 et 6 avril derniers, les patrons du digital étaient invités tous frais payés à Cabourg pour cette deuxième édition. Mais attention, si aucun contrat n'est conclu à plus ou moins brève échéance, ils ne sont pas ré-invités. On participe pour choisir ses fournisseurs, pas pour se promener dans des allées. On paye pour être sponsor (entre 10 000 et 21 000 €) dans l’objectif de signer des deals, pas pour revoir les mêmes copains.
La recette des Big Boss : une ambiance cool, un joli cadre et un objectif business clair. "Choisir un prestataire de service dans le digital est anxiogène. Les directeurs e-commerce n’ont pas le droit à l’erreur. Notre manifestation les aide à réduire ce risque", explique Hervé Bloch, le fondateur des Big Boss. L’entreprise a été créée en 2013, elle produit 21 rencontres professionnelles par an et réalise 7 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Objectif ROI
Les chiffres "ROIstes" données par l’organisateur parlent d’eux-mêmes : 75 entreprises du tourisme, 35 prestataires, 150 participants au total (+ 40 % par rapport à 2017), 1500 rendez-vous en face à face, 30 000 € le montant moyen du deal signé, 1,9 deal signé en moyenne par Big Boss invité. La part du CA générée par les Big Boss oscillerait entre 20 et 40 % du chiffre d’affaires des entreprises sponsors.
L’avenir dira donc, calculette en main, si la deuxième édition des Big Boss du Tourisme a tenu ses promesses. Sur place, sponsors comme invités ne cachaient pas leur satisfaction. Quelques petits défauts à améliorer toutefois : une sélection des Big Boss pas si rigoureuse qu’annoncée, un algorithme de mise en relation qui a ses limites et une grande conférence plénière décevante (répondre à la question de l’avenir du secteur du tourisme n’est certes jamais facile).
Pour le reste, mécanique bien huilée, modèle économique redoutable et efficacité prouvée par A + B. Le tout sous le soleil de Normandie, entre soirée dansante, apéros Champagne, sport soft sur la plage et jolis petits cadeaux pour tous dans la "gift suite".